C’est dans le hangar 10 de Schiphol, baptisé du nom de son premier président Albert Plesman, que KLM a célébré son centenaire. La compagnie avait organisé pour l’occasion un grand événement, réunissant sur plusieurs stands présentations de ses activités, de ses produits et de ses projets à l’intention de ses employés et invités. Une grande cérémonie a réuni ses quatre derniers présidents, Pieter Bouw, Leo van Wijk, Peter Hartman et Pieter Elbers, actuellement en poste, pour leur remettre le livre du centenaire. Elle s’est achevée par le dévoilement de sa nouvelle maison en porcelaine, représentant le palais Huis ten Bosch de La Haye.
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KLM a été fondée le 7 octobre 1919 et est ainsi la plus ancienne compagnie aérienne du monde ayant conservé le même nom. A l’issue d’un meeting aéronautique, sept hommes ont décidé de sa création et son importance pour les Pays-Bas a immédiatement été détectée par la reine Wilhelmine, qui lui appose le label royal. Le premier vol de la jeune compagnie est réalisé au printemps 2020 en DH-16, « c’est un petit peu étrange puisque le premier vol d’une compagnie néerlandaise est parti de Londres pour atterrir à Amsterdam », souligne Pieter Elbers, le CEO de la compagnie. A l’époque, elle opérait notamment avec des avions de la Première guerre mondiale reconvertis (deux DH-9B).
Albert Plesman, le premier dirigeant de KLM © KLM
Arrivée du premier vol à Amsterdam © KLM
Assez rapidement (dès 1924), KLM réalise son premier vol intercontinental, vers Batavia, en Fokker F.VII, un périple qui demande vingt-deux jours et autant d’escales, jusqu’à ce que le DC-3 soit disponible en 1937 et réduise le temps de voyage à cinq jours et demi.
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Son réseau évolue progressivement, jusqu’au lancement emblématique d’une ligne vers New York en 1946, en DC-4. L’arrivée de ses premiers jets, des DC-8, en mars 1960 change la donne – la durée du vol vers New York est réduite de moitié. Puis elle introduit l’avion qui restera le plus emblématique de la compagnie en 1971, le Boeing 747.
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Pionnière, KLM l’est assurément. Elle est la première compagnie à construire une coentreprise : celle avec Northwest Airlines. Les Pays-Bas sont le premier pays à conclure un accord de ciel ouvert après la dérégulation, avec les Etats-Unis en 1992. Elle lancera également la consolidation du ciel européen avec Air France, lors de la fusion de 2004.
« C’est beau de contempler le passé, mais il est beaucoup plus pertinent de regarder l’avenir », Pieter Elbers
Aujourd’hui, KLM est une compagnie solide qui dessert 166 destinations, transporte 34 millions de passagers par an, emploie plus de 35 000 personnes, réalise près de 11 milliards d’euros de chiffre d’affaires et contribue à l’économie du Pays-Bas à hauteur de 30 milliards d’euros. A regarder son passé, elle peut donc se féliciter du chemin parcouru et de ses (r)évolutions. Mais l’important, aux yeux de Pieter Elbers, est de revivre une histoire similaire durant son prochain centenaire. « Nous continuons à investir pour nous assurer que la technologie moderne soit liée au développement de KLM », annonce Pieter Elbers, qui précise que trois millions d’euros sont consacrés chaque jour à l’amélioration des produits et des services.
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Mais que serait une compagnie aérienne sans défi ? Le premier qu’elle aura à relever sera celui des capacités à Schiphol, où le plafond des 500 000 mouvements est atteint. L’autre est celui du changement climatique. Pieter Elbers constate que cette préoccupation ne remet pas en question l’envie de voyager des jeunes générations, mais fait évoluer leur demande. KLM se fait donc un devoir de répondre à cette aspiration de réduire l’impact environnemental du transport aérien. Elle travaille sur plusieurs fronts en même temps dans le cadre de sa campagne Fly responsibly (lancée cent jours avant son anniversaire) : le développement des biocarburants, l’amélioration de son système de compensation, la recherche pour le développement de nouveaux concepts (avec l’université technologique de Delft) ou encore en incitant ses passagers à prendre le train pour leurs trajets les plus courts (elle a conclu un partenariat avec Thalys sur la liaison Amsterdam – Bruxelles).
Elle est également résolument engagée dans la digitalisation de ses activités pour s’adapter aux autres changements dans les besoins des passagers. « Nous voulons continuer à être des pionniers à l’avenir tout en assurant notre rôle de connecter les gens », conclut Pieter Elbers.
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