Ryanair a décidé de ne pas sombrer dans un optimisme irréaliste, qu’il s’agisse de l’introduction de ses Boeing 737 MAX 200 ou de ses prévisions de résultats. La low-cost irlandaise indique ainsi qu’elle n’attend plus ses appareils avant la fin de la saison hiver 2019-2020 « au plus tôt », le calendrier d’introduction ayant ainsi glissé d’au moins un an.
En effet, elle attendait initialement ses premiers appareils au deuxième trimestre 2019. Ayant déjà écarté depuis longtemps l’idée d’introduire son premier 737 MAX en 2019, Ryanair a également revu à la baisse son taux de croissance pour l’été 2020 de 7% à 3%, puisqu’elle ne compte plus recevoir qu’une vingtaine d’exemplaires de l’appareil pour cette saison, au lieu de 58. Ses coûts, qui devaient baisser avec le MAX, vont également augmenter avec le maintien de 737 plus anciens dans la flotte, qui auront un impact sur les coûts opérationnels et de maintenance.
Ryanair confirme également que l’interdiction de vol du 737 MAX va la contraindre à fermer plusieurs bases pour l’hiver et à réduire ses effectifs de personnel navigant.
Autrement, la low-cost a une activité toujours efficace. Malgré la baisse de la demande que continue de provoquer l’incertitude autour du Brexit, malgré la surcapacité en Autriche et en Allemagne, qui ont entraîné une baisse de 5% de ses tarifs moyens, Ryanair est parvenue à enregistrer un chiffre d’affaires en hausse de 11% sur le premier semestre, à 5,39 milliards d’euros, et un bénéfice net parfaitement stable de 1,15 milliard d’euros.
La hausse de ses coûts de carburant et opérationnels a en partie été compensée par une forte augmentation des recettes auxiliaires (de 28%, grâce notamment aux offres d’embarquement prioritaire te de choix de siège) et une réduction des amendes liées à la régulation européenne EU261 (sur la compensation des passagers en cas de retard).
Ryanair reste prudente sur ses prévisions annuelles, se souhaitant pas se joindre à « l’optimisme peu fiable de certains concurrents ». Se basant sur une augmentation de 8% du nombre de ses passagers sur l’année (donc un ralentissement au second semestre puisque la croissance était de 11% sur le premier) et s’attendant à un relèvement des tarifs au second semestre, la compagnie a réduit la fourchette de ses prévisions de bénéfices à entre 800 et 900 millions d’euros (contre 750 à 950 millions auparavant).