SAS n’est pas satisfaite de son bilan annuel. Après avoir essuyé une chute de plus de 60% de ses résultats opérationnel et net, la compagnie scandinave a regretté de n’avoir pu atteindre qu’un seul de ses trois objectifs financiers sur l’année fiscale 2019, ralentie dans la réorganisation de ses activités par la hausse du prix du pétrole, les effets de change négatifs et la grève de ses pilotes en avril. Elle a donc décidé d’adopter de nouvelles mesures pour rendre son modèle plus efficace. L’une d’elles touchera sa flotte : la compagnie a identifié un trou dans la planification de son renouvellement, qui concerne les appareils de 120 à 150 places. Une commande est planifiée à court terme.
Selon la présentation faite le 5 décembre, celle-ci pourrait porter sur au moins 25 appareils, hypothèse correspondant au cas où SAS déciderait de stabiliser sa flotte. Rickard Gustafson, le PDG de la compagnie, estime que 20% des destinations du réseau de SAS peuvent être desservies de façon « optimale par des appareils d’une taille comprise entre le CRJ 900 (90 places) et l’A320neo (180 places). Nos avions de 120 à 150 places aujourd’hui en service doivent être remplacés au cours des prochaines années et, à l’heure actuelle, aucune commande n’a été signée pour couvrir ce segment ».
SAS est déjà bien avancée dans la rationalisation de sa flotte. Elle a décidé dès 2011 de remplacer ses monocouloirs (A320ceo et Boeing 737NG) par des Airbus A320neo. Elle en avait alors commandé trente exemplaires, accord qui s’était étoffé de cinquante appareils en 2018 (quinze d’entre eux étant acquis en leasing). Actuellement, 31 de ces A320neo sont opérationnels et la base de Copenhague est déjà devenue tout-Airbus. Celle de Stockholm devrait le devenir l’année prochaine, puis celle d’Oslo en 2023.
Si le chemin est bien droit et bien tracé pour ces avions de 180 places, SAS veut laisser planer le doute sur son choix pour le segment 120-150 places. Elle souligne qu’il se portera sur la plateforme garantissant les mêmes bénéfices qu’une flotte parfaitement homogène.
Si SAS a opté pour une flotte tout-Airbus pour son réseau moyen-courrier, c’est pour garantir la stabilité de ses opérations, une plus grande flexibilité et une performance optimale grâce à une baisse (à terme, une fois la phase d’intégration passée) des coûts de formation, une diminution des avions de réserve, une baisse de la consommation de carburant et une réduction des coûts de maintenance grâce au rajeunissement des appareils.
En parallèle, elle s’est également engagée sur trois A321LR, acquis en leasing, qui entreront en service à partir de septembre 2020. Destinés à être opérés sur le réseau long-courrier, ils viennent moderniser et étoffer la flotte actuellement composée de neuf A330-300 et de huit A340-300, aux côtés des huit A350 qu’elle a commandés – dont le premier exemplaire a été livré en novembre et sera mis en service en janvier. A terme, le réseau long-courrier sera desservi par trois A321LR, neuf A330-300 et huit A350-900.
Actuellement, SAS estime avoir réalisé 34% de son programme de renouvellement de la flotte.