A l’occasion d’une conférence téléphonique organisée à la suite de la présentation de ses résultats pour le troisième trimestre, Ryanair a confirmé son intérêt pour le Boeing 737 MAX. Louant ses performances et les gains qu’elle attend de l’exploitation des 737 MAX 200, Michael O’Leary a par ailleurs révélé qu’il souhaitait s’engager sur une version plus capacitaire, indique Reuters. « Nous sommes déjà en discussion avec Boeing. Nous avons une offre sur la table pour une commande de MAX 10, un appareil de 230 places », a déclaré le directeur général du groupe irlandais.
Il a en revanche souligné que l’attention de Boeing était entièrement tournée vers la remise en service du MAX et qu’une éventuelle finalisation de l’offre n’interviendrait pas avant cette étape.
Actuellement, Ryanair est cliente du 737 MAX 200, une version du 737 MAX 8 modifiée pour être densifiée. En raison de l’immobilisation de l’appareil depuis mars dernier, la livraison des monocouloirs de Ryanair a pris un an de retard. La compagnie a annoncé le 3 février qu’elle n’attendait plus ses premiers appareils qu’en septembre ou octobre au mieux. Michael O’Leary a même évoqué un retard qui pourrait augmenter encore et atteindre deux ans. Initialement, Ryanair devait exploiter 55 Boeing 737 MAX 200 durant l’été 2020 ; elle espère que ce projet ne sera décalé qu’à l’été 2021.
Les conséquences se font déjà sentir. La croissance est ralentie (elle sera de 2% cet été, principalement grâce à la flotte Airbus), plusieurs bases ont été fermées et l’objectif d’atteindre les 200 millions de passagers annuels est repoussé à l’année fiscale 2025 voire 2026. D’autres discussions sont donc en cours avec Boeing concernant le prix des 737 MAX 200 retardés et les compensations qui seront consenties.
Michael O’Leary avait également évoqué la possibilité d’acquérir une centaine d’A320/321neo, dans une interview accordée au quotidien allemand Wirtscahftswoche fin janvier. Il avait ainsi fait renaître ce projet, déjà évoqué l’année dernière avant d’être abandonné en raison de tarifs trop élevés. Les appareils seraient destinés à Laudamotion, qui exploite actuellement 23 monocouloirs d’Airbus. La filiale autrichienne de Ryanair est actuellement déficitaire et son redressement est plus long que prévu en raison de la forte concurrence à Vienne (qui tend désormais à se réduire) qui maintient les prix des billets à un niveau très bas. Un nouveau plan de réduction des coûts est mis en place, tandis que la compagnie tente de développer ses recettes auxiliaires.