L’année 2019 aura été une année mitigée pour Air France-KLM. Le groupe a enregistré un chiffre d’affaires en croissance de 2,6% à 23,27 milliards d’euros, témoignant d’une bonne tenue de ses activités. En revanche, il a souffert de la hausse de sa facture pétrolière et de l’atonie du marché fret, qui ont lourdement pesé sur les résultats net et d’exploitation. Ceux-ci perdent respectivement 30,9% et 18,8% (à 290 et 1 141 millions d’euros). Et si le début de l’année avait plutôt bien démarré laissant le groupe espérer une évolution positive de la recette unitaire au premier trimestre, les conséquences sur le transport aérien de l’épidémie de coronavirus ont complètement inversé la tendance.
Mais à chaque année suffit sa peine. Celle de 2019 aura été le cargo. Cela fait quatorze mois que les volumes sont en déclin dans le monde en raison des incertitudes géopolitiques, ceci après une hausse générale de l’offre qui a créé une surcapacité. Frédéric Gagey, le directeur financier du groupe Air France-KLM, a précisé que les volumes avaient diminué de 5% entre l’Europe et le reste du monde. Dans ce contexte « très compliqué », le groupe a réussi à maintenir sa part de marché. En revanche, le chiffre d’affaires est en recul de 5,9% et l’activité pèse négativement de 220 millions d’euros sur le résultat d’exploitation.
Ces difficultés ont été aggravées par l’alourdissement de la facture carburant, en raison notamment de couvertures moins efficaces qu’en 2018. Le poste a représenté 5,5 milliards d’euros de dépenses en 2019. Toutefois, une amélioration est attendue de ce côté-là en 2020 : Air France-KLM estime qu’il devrait passer à 5,2 milliards d’euros en 2020 puis 5 milliards en 2021, en se basant sur les tendances actuelles.
En revanche, le Covid-19 sème à son tour le trouble. Air France-KLM estime que l’arrêt des vols vers la Chine, décidé face à la chute de la demande depuis le début de l’épidémie du coronavirus, va peser entre 150 et 200 millions d’euros sur son résultat d’exploitation de 2020. Il a déjà eu un fort impact sur ses réservations pour les vols long-courrier : elles ont baissé d’entre trois et cinq points chaque mois jusqu’en mai par rapport au niveau de l’année dernière. Ces estimations ne valent que dans le contexte actuel, prévoyant une reprise des vols à partir du mois d’avril. Pour le moment, le groupe ne planifie pas de redéploiement de la flotte : « cela ne fait que trois semaines que la crise a débuté, on ne change pas de stratégie toutes les trois semaines », tempère Frédéric Gagey, qui s’attend désormais à une évolution négative de la recette unitaire au premier trimestre.
En ce qui concerne les prévisions en matière de croissance des capacités en 2020, Air France-KLM s’attend à ce qu’elles augmentent de 2% à 3% pour les compagnies de réseau et de 4% à 6% pour Transavia, qui devrait être épargnée par la crise du coronavirus. La low-cost se situe d’ailleurs à l’orée d’un nouveau plan d’expansion depuis l’approbation par le SNPL Air France du déplafonnement de la flotte au-delà de 40 appareils. « Aujourd’hui, nous étudions comment en profiter en 2020. Malgré la problématique du MAX, nous prévoyons d’atteindre le but que nous nous étions fixé dans les douze à dix-huit mois », a indiqué Benjamin Smith, directeur général du groupe. La compagnie devrait pour le moment continuer à se baser sur le 737-800.