Lufthansa prend les devants face à la menace d’une pandémie mondiale du nouveau coronavirus. La compagnie allemande a annoncé un gel des recrutements et plusieurs mesures administratives pour réduire ses dépenses, en plus des modifications de son programme de vols déjà mises en place vers l’Asie. Elle souhaite consolider au maximum sa position pour résister à la crise du Covid-19.
Toutes les embauches qui étaient prévues (4 500 au niveau du groupe sur l’année dont 3 000 en Allemagne) sont gelées, réexaminées ou repoussées. La compagnie incite également les personnes déjà en poste à prendre des congés sans solde dès qu’elles le souhaitent et envisage un élargissement des options de travail à temps partiel. Les sessions de formation du personnel navigant commercial et sol prévues à partir du mois d’avril ont été annulées, tandis que celles en cours n’aboutiront pas sur une embauche immédiate.
Dans le domaine administratif, la compagnie compte réduire de 10% le volume de ses projets et de 20% celui de ses dépenses de matériels.
Au niveau du groupe, des mesures opérationnelles avaient déjà été prises très rapidement, avec la suspension de tous les vols vers la Chine jusqu’au 28 mars, qu’il s’agisse de ceux de Lufthansa, de Swiss ou d’Austrian. La baisse de la demande pour Hong-Kong a également poussé les trois compagnies à réduire leurs capacités (fréquences allégées pour Lufthansa, avions plus petits pour Swiss) mais le groupe annonce de nouveaux ajustements à la baisse à venir. Il estime que la réduction des opérations équivaut à treize avions cloués au sol.
Le 20 février, l’IATA avait estimé la perte de revenus liée à la crise du coronavirus à 1,5 milliard de dollars sur l’année pour les compagnies hors d’Asie (et 27,8 milliards pour les compagnies asiatiques), associée à une baisse de la demande de 4,7%. Toutefois, ce scénario était valable dans le cas où l’épidémie restait confinée à la Chine et l’association soulignait que l’impact serait bien plus grand s’il touchait l’Asie Pacifique. Maintenant que les foyers se sont multipliés et sont sortis d’Asie (Iran et Italie), les prévisions devraient être bien plus pessimistes.