Tout en continuant d’appeler les gouvernements et les régulateurs à mettre en place très rapidement les mesures de soutien promises, l’IATA veut préparer le transport aérien à la reprise. L’association annonce qu’à partir de la seconde moitié d’avril, elle va organiser des sommets (virtuels) entre les acteurs du transport aérien, les gouvernements et les autorités sanitaires pour coordonner la relance des opérations aériennes. Elle a choisi une approche initialement régionale.
« Nous ne pouvons pas laisser la reprise du secteur à la chance », affirme Alexandre de Juniac, le directeur général de l’association. « Nous devons avoir un plan solide et coordonné de façon à ce que les compagnies puissent reprendre rapidement leurs opérations quand les gouvernements et les autorités de santé publique donneront leur feu vert. »
L’un des premiers aspects qui devra être réglé sera technique. En effet, plus les opérations sont arrêtées longtemps, plus le redémarrage est difficile. Notamment pour les avions, mais pas uniquement. Les négociations avec les régulateurs sont donc de première importance pour gérer les éventuelles expirations de licences du personnel, des certificats de navigabilité… « Nous devrons avoir des discussions sérieuses et ouvertes avec les régulateurs pour que tous les aspects réglementaires soient sécurisés. Nous n’avons jamais arrêté l’industrie à cette échelle avant donc ce ne sera la première fois que nous remettrons quasiment tout en marche. »
L’autre inconnue est « l’adaptation de l’industrie du transport aérien à la réalité post-Covid ». L’IATA est consciente que les autorités voudront s’assurer que tout est fait pour éviter une reprise de la pandémie. Constatant que la Chine a déjà imposé des restrictions qui n’étaient même pas en vigueur au pic de l’épidémie, elle souhaite que les mesures qu’elles estimeront nécessaires soient négociées et coordonnées, qu’il s’agisse de mettre en place de nouveaux contrôles, de prendre la température des passagers ou autre.
« Nous devrons travailler très étroitement avec les gouvernements et les autorités sanitaires pour savoir comment elles lèveront le ban sur les restrictions de voyage et à quelles conditions. Et nous souhaitons que cela soit coordonné pour ne pas revenir à une situation similaire à celle qui a suivi le 11 Septembre, où plusieurs processus nouveaux ont été imposés de façon anarchique et où nous nous sommes retrouvés avec un fatras de mesures que nous essayons toujours de démêler 20 ans après. »
L’objectif des consultations à venir avec les gouvernements et les autorités sanitaires sera de comprendre leurs conditions pour rouvrir les frontières et élaborer un plan de reprise approuvé par tous, viable sur le plan opérationnel et sûr sur le plan sanitaire.