C’est un projet que Lufthansa mûrit depuis plusieurs mois : simplifier la structure de ses opérations loisirs en Allemagne, qui s’est complexifiée au gré des changements de stratégie du groupe sur ce segment. Il a donc enregistré une nouvelle compagnie avec un siège à Francfort : Ocean. Ce nom n’a pas vocation à devenir une marque visible ou à être présent sur une livrée d’avion : Ocean permettra simplement à Lufthansa de réunir ses opérations loisirs sous un certificat de transporteur unique, au lieu de quatre.
Actuellement, l’activité du groupe sur les vols touristiques est pour le moins complexe. Ces vols sont réalisés par Eurowings, SunExpress Germany – dont la fermeture a été annoncée fin juin -, Brussels Airlines et CityLine – qui opère des A340 pour Lufthansa. Une complexité qui ne fait pas bon ménage avec l’efficacité en termes de coûts que recherchait déjà le groupe allemand avant la crise. Ainsi, dès 2019, Lufthansa avait annoncé qu’il allait fusionner ses unités opérationnelles « fragmentées » d’ici 2022, notamment sur le long-courrier loisir.
Dans ce domaine, l’idée est de transposer en Allemagne le modèle d’Edelweiss, qui a fait ses preuves en Suisse, avec un produit de qualité adapté aux attentes des voyageurs loisirs (Quality leisure). Selon le projet présenté l’automne dernier, Ocean devrait exploiter onze long-courriers, quatre basés à Francfort, autant à Düsseldorf et trois à Munich.
Le groupe n’a pas indiqué si l’horizon 2022 s’était rapproché. Cependant, le segment loisirs est devenu un enjeu de premier ordre avec la crise covid. Vu la profondeur et l’ampleur de la crise, qui touche durablement tous les segments de l’économie, le secteur du transport aérien estime que les entreprises vont vouloir réduire leurs dépenses, ce qui devrait provoquer un effondrement de la demande pour les voyages d’affaires. Le premier segment qui devrait se relever devrait donc être le segment loisirs. Mais là aussi les temps vont être difficiles : la demande va souffrir du manque de confiance des voyageurs et probablement de la baisse de leur pouvoir d’achat. D’où la nécessité plus pressante que jamais pour Lufthansa d’assainir sa structure pour réduire ses coûts.