Présentant le bilan du transport aérien pour le mois d’août, l’IATA a confirmé à son tour le ralentissement qui a frappé l’industrie lorsque le nombre de cas de malades de la covid-19 a repris son ascension. L’association de compagnies aériennes se montre désormais « moins optimiste » au sujet du trafic d’ici la fin de l’année. Elle considère qu’en décembre il ne sera plus en baisse de 55% par rapport à la même période de 2019 (prévision du mois de juillet) mais de 68%. « Nos prévisions à long terme ne changent pas, nos inquiétudes se portent plutôt sur les prochaines semaines et les prochains mois », a précisé Brian Pearce, chief economist de l’IATA.
Le mois d’août avait pourtant failli être encourageant, avec une poursuite de l’augmentation du trafic par rapport à juillet. Comme depuis quelques mois, les signes de reprise concernent principalement les marchés intérieurs, avec de très fortes disparités selon les pays. Le marché russe, notamment stimulé par de fortes baisses des tarifs, a retrouvé son niveau de 2019 et le marché chinois poursuit sa progression, tandis que le marché australien stagne à -90% et que les Etats-Unis et le Japon restent faibles (-70%).
Cependant, la progression entre juillet et août a été bien moins rapide que celle des mois précédents et « l’amélioration s’est plus ou moins arrêtée au mois de septembre », regrette Brian Pearce. Il constate que durant les six dernières semaines – ce qui correspond à la reprise de l’épidémie et au rétablissement en ordre dispersé de restrictions de voyage – il n’y a pas eu d’amélioration sur les secteurs domestiques et qu’un déclin s’était amorcé là où le trafic international avait pu redécoller.
En parallèle, si la confiance des entreprises semble être revenue, celle des consommateurs reste au plus bas. Ainsi, les réservations pour le quatrième trimestre se dégradent encore, malgré l’allègement généralisé des conditions de vente et l’introduction d’assurances covid. Elles sont inférieures de 76% à 81% au quatrième trimestre par rapport à l’année dernière (au lieu de 66% à 73% sur le troisième trimestre). L’IATA reconnaît qu’un phénomène croissant de réservation à la dernière minute joue mais s’inquiète d’un sondage qu’elle a réalisé auprès de passagers, qui indique que la moitié d’entre eux ne prendra pas l’avion cette année.
En ce qui concerne l’activité cargo, elle continue de s’améliorer (la demande a gagné 1,8 point par rapport à août) mais reste fortement entravée par le manque de capacités entraîné par l’immobilisation de la flotte passagers (les soutes transportant habituellement 50% du fret aérien). L’association souligne que la capacité en soute était actuellement inférieure de 67% à celle d’août 2019, une chute partiellement compensée par l’augmentation de 28,1% de la capacité des avions tout cargo (dont les preighters). Leur utilisation n’a jamais été aussi forte puisqu’ils volent en moyenne onze heures par jour. En revanche, le secteur risque de perdre des parts de marché, la haute saison commençant dans les prochaines semaines.