Eurocontrol est loin de l’espoir affiché par certains dirigeants de compagnies. L’organisme européen a publié une brève synthèse sur l’évolution du trafic en France et ses conséquences. Elle montre que la France est le quatrième pays le plus touché d’Europe par la baisse du nombre de vols (après le Royaume-Uni, l’Allemagne et l’Espagne). Elle se trouve dans la même situation générale que le reste du continent : après une nette augmentation des vols cet été (que ce soit pour l’aviation commerciale ou l’aviation d’affaires), septembre et octobre ont vu une forte baisse. La semaine dernière a toutefois connu une légère reprise.
Malgré tout, la France a perdu 700 000 vols depuis le mois de mars, soit une chute de 64% par rapport à leur nombre sur la même période de 2019. Au niveau du nombre de passagers, cela se traduit par la perte de 100 millions de passagers, une baisse de 78% qui témoigne également de l’érosion des coefficients de remplissage.
Le trafic intérieur est celui qui se maintient le mieux : il était à -23% de son niveau de 2019 la semaine dernière, tandis que le trafic européen et international chute de 50% à 77% selon les flux étudiés. La restructuration du réseau court-courrier d’Air France – qui se traduit par le retrait partiel de HOP! de ce marché et l’installation progressive de Transavia à cette place laissée vacante – donne l’opportunité à d’autres compagnies de se renforcer ou de se positionner (comme Vueling depuis quelques jours).
En ce qui concerne les opérateurs, ce sont les low-cost qui ont le plus drastiquement réduit leur nombre de vols, afin de se rapprocher au maximum de l’équilibre sur les vols assurés. L’offre de Ryanair est en baisse de 69% par rapport à la même semaine l’année dernière, tandis qu’easyJet a réduit le nombre de ses rotations de 83%. En comparaison, Air France a dû restreindre son offre de 52% et Transavia de 46%.
La semaine dernière, en présentant l’évolution du nombre de vols en Europe sur les dernières semaines, Eamonn Brennan, le directeur général d’Eurocontrol, avait prévenu qu’il n’avait pas de bonnes nouvelles. Décrivant cette baisse continue des vols durant les mois de septembre et octobre, la chute des réservations et face à la confirmation de la deuxième vague épidémique, il a indiqué que l’organisme allait probablement devoir réviser de nouveau à la baisse ses prévisions pour les prochains mois.