Les nouvelles restrictions imposées par le gouvernement néerlandais dans l’espoir de limiter la propagation des nouveaux variants du SARS-CoV-2 vont avoir un impact terrible sur KLM. La compagnie a annoncé qu’elle suspendait tous ses vols long-courrier et les vols moyen-courrier contraignant son personnel navigant à passer une nuit à l’étranger. La persistance de la crise va également la pousser à réduire encore ses effectifs de jusqu’à un millier de collaborateurs.
La suspension des vols sera effective dès le 23 janvier, date à laquelle les nouvelles conditions de voyage entreront en vigueur. Alors que le gouvernement exigeait déjà la présentation d’un test RT-PCR négatif datant de moins de 72 heures par les passagers souhaitant entrer sur le territoire, il demande désormais à ces passagers et aux équipages de passer également un test de dépistage rapide dans les quatre heures précédant le vol puis de respecter une quarantaine de dix jours une fois aux Pays-Bas. KLM estime que le risque est trop important que des équipages restent bloqués à l’étranger pour prendre le risque de les faire partir.
Par ailleurs, les voyages vers plusieurs pays sont interdits pour un mois, principalement ceux où des contaminations à l’un des variants ont été avérées (Royaume-Uni, Brésil, Afrique du Sud, Guyane etc.).
Ce nouveau coup dur pour KLM risque d’avoir des répercussions sur l’emploi, qui n’ont pas encore été calculées. Mais la compagnie avait déjà commencé à réfléchir à de nouvelles mesures sur le plan social, avant que le gouvernement ne sape le peu d’activité qui subsistait. Elle a annoncé le 21 janvier qu’elle allait de nouveau réduire ses effectifs de 800 à un millier de postes (équivalents temps plein – ETP). Ils se répartissent entre 500 ETP dans le personnel de cabine, une centaine de PNT et entre 200 et 400 membres du personnel au sol. Cela s’ajoute aux 5 000 suppressions d’emplois décidées en 2020.
La compagnie explique qu’elle avait réalisé son premier plan en tablant sur une reprise à partir de 2021 mais ses effets se sont éloignés. Malgré l’espoir que porte la diffusion des vaccins, celle-ci prend trop de temps et le transport aérien ne devrait faire que s’enfoncer davantage dans la crise jusqu’à la période de Pâques (selon les estimations d’Eurocontrol). L’apparition des variants et la multiplication des restrictions qui l’a accompagnée ne fait que confirmer que des mois difficiles sont encore à venir.
« Cette réduction est distincte des nouvelles mesures prises par le gouvernement au cours des dernières 48 heures. Mais elles ont l’exemple des restrictions et de la dynamique auxquelles nous sommes confrontés dans le monde entier depuis le début de la pandémie. Même si les équipages étaient jusqu’alors exemptés, cette réduction supplémentaire d’emplois est malheureusement très nécessaire. Les effets des dernières mesures viendront s’y ajouter », prévient Pieter Elbers, le CEO de KLM.
Le syndicat de personnel au sol De Unie juge que le gouvernement néerlandais « tord le cou à KLM ». « Le cabinet pourrait avoir annoncé mine de rien le licenciement de milliers d’employés de KLM aujourd’hui. Et c’est peut-être même pire que cela », s’inquiète Reinier Castelein, président du syndicat.