« Nous avons largement dépassé le point le plus bas de la crise », a constaté Willie Walsh, le directeur général de l’IATA, à l’ouverture de son assemblée générale à Boston. Pour autant, les compagnies aériennes ne sont pas sorties d’affaire : 2020 ne sera pas la seule année où l’industrie dans sa globalité sera en perte et, sur les trois premières années de crise, cette perte pourrait dépasser les 200 milliards de dollars.
L’IATA a en effet affiné les prévisions qu’elle avait publiées au mois d’avril. Elle a revu à la hausse le montant des pertes de 2020 (à 137,7 milliards de dollars au lieu de 126,4 milliards), tout comme celui de 2021 (à 51,8 milliards de dollars au lieu de 47,7 milliards de dollars). L’année 2022 restera une année déficitaire pour l’industrie, avec une perte attendue à 11,6 milliards de dollars. En revanche, 2022 devrait voir le retour de bilans annuels positifs. Les compagnies d’Amérique du Nord pourraient ainsi dégager des bénéfices, à hauteur de 9,9 milliards de dollars sur l’année.
Pour le reste, les tendances ne changent pas. La demande en 2021 devrait stagner à 40% du niveau de 2019 avec des capacités à 50% de leur niveau de 2019, tandis qu’elle devrait monter à 60% en 2022, toujours avec des capacités qui augmentent plus vite (67% de leur niveau de 2019). Le trafic domestique continue d’emmener la reprise et pourrait flirter avec son niveau de 2019 en 2022, tandis que le trafic international devrait rester en retrait de 78% cette année puis de 56% en 2022.
Les efforts réalisés par les compagnies aériennes sur les coûts devraient avoir des effets moins spectaculaires avec la reprise progressive des opérations et le retour des hausses de prix sur le carburant aéronautique. Cette baisse des coûts devrait tout de même atteindre 15% en 2022.
En ce qui concerne l’activité cargo, elle reste performante. La demande devrait être supérieure de 7,9% cette année par rapport à 2019 puis de 13,2% en 2022. La sous-capacité qui coexiste avec elle continuera de faire monter les yields en 2021, de 15%. En revanche, avec la remise en service de davantage d’appareils en 2022, les yields devraient dégonfler de 8% l’année prochaine. Le chiffre d’affaires 2021 pourrait atteindre le niveau record de 175 milliards de dollars mais redescendre à 169 milliards de dollars en 2022.