Air France-KLM a terminé 2021 sur une note plus qu’encourageante. « Pour la première fois depuis le début de la pandémie, le groupe a affiché des résultats supérieurs à ceux d’avant la pandémie, avec un résultat d’exploitation positif » au quatrième trimestre, s’est réjoui Benjamin Smith, son directeur général, ce qui témoigne de la reprise du transport aérien sur le second semestre et de l’efficacité des mesures d’économies. Cela n’a toutefois pas suffi à rendre rentable le groupe sur l’année, mais ses pertes nettes ont été réduites de moitié.
A côté de 2020, marquée par le choc de la crise sanitaire et l’arrêt total des vols sur plusieurs semaines, les résultats 2021 témoignent d’une forte amélioration de l’activité. A change constant, le chiffre d’affaires du groupe a gagné 31,6% pour atteindre 14,3 milliards d’euros. Mais 2021 est restée une année de crise, avec un premier semestre difficile et marqué par des confinements, et les recettes sont encore inférieures de près de moitié (-47%) à celles de 2019.
Grâce au redressement du second semestre et à la poursuite des aides d’Etat (comme l’activité partielle longue durée), l’EBITDA redevient positif à 745 millions d’euros (une hausse de 2,4 milliards d’euros par rapport à 2020), tandis que le résultat d’exploitation se redresse à -1,6 milliard d’euros (contre -4,5 milliards d’euros en 2020) et que les pertes nettes sont divisées par deux à 3,3 milliards d’euros.
Dans ce contexte, le niveau des investissements va être fortement réduit par rapport à ce qui était prévu avant la crise. Ils atteindront 2,5 milliards d’euros en 2022 (contre 4 milliards d’euros prévus lors des prévisions de 2019) et resteront autour de 3 milliards en 2023 et 2024. 80% de ces montants seront affectés à la flotte, le groupe ayant décidé de ne pas sacrifier le renouvellement de ses appareils, qui lui permettront de faire des économies dans ses opérations et d’atteindre ses objectifs de réduction de son empreinte environnementale.
Avec une baisse des capacités d’environ 60% par rapport à 2019, le groupe a transporté 44,67 millions de passagers (+31,1% par rapport à 2020 mais -57,1% par rapport à 2019).
Malgré les signes positifs du dernier trimestre de 2021, la propagation du variant omicron a ralenti le redressement de l’activité en décembre et janvier. Le groupe Air France-KLM devrait donc proposer des capacités limitées à entre 73% et 78% de leur niveau de 2019 au premier trimestre.
« Dans un contexte où le long-courrier est toujours le moteur de la rentabilité » selon Benjamin Smith, Air France a toutefois proposé 80% de ses capacités de 2019 sur le segment en janvier, souhaitant profiter de la résilience prouvée des marchés Afrique et COI (Caraïbes, Océan Indien) et du rebond sur les Amériques. Anne Rigail, la directrice générale de la compagnie française, a par ailleurs donné de bonnes nouvelles : « on se remet en capacité de faire voler tous nos avions », ce qui s’accompagne d’une reprise des recrutements dans tous les métiers (PNT, PNC et mécaniciens).
L’incertitude restant encore importante sur l’évolution de la pandémie de SARS-CoV-2 en 2022 et la réponse de l’Asie, le groupe ne s’est en revanche pas risqué à communiquer des prévisions à plus long terme, malgré le constat d’une amélioration des taux de réservation (qui restent toutefois tardives).