Air France continue de surfer sur la reprise des voyages. A l’occasion de la présentation de son programme de vols pour l’hiver 2022-2023, la compagnie annonce que ses capacités seront proches de celles de 2019 et que toute la flotte sera de nouveau en service – hors appareils retirés définitivement.
Henri Hourcade, SVP France du groupe Air France-KLM, a précisé que pour Air France, les capacités étaient « calibrées à 90% de celles de 2019 pour l’hiver, avec un profil plus loisir ». En effet, vacances obligent, l’été a enregistré de bons résultats sur le segment loisir, qui semble se confirmer pour les prochains mois, avec le ralentissement lié à la saisonnalité. En revanche, la demande sur le marché affaires stagne toujours, « aux alentours de -30 % de son niveau de 2019 ».
C’est pourquoi « une déformation du réseau » va avoir lieu cet hiver. « Les lignes affaires vont perdre en capacité, soit par le remplacement des appareils par des modules plus petits, soit par une baisse des fréquences. Le réseau aura un profil plus orienté vers l’Europe du Sud et les destinations neige. » C’est ainsi que Salzburg, Innsbruck (en Autriche), Tromso (Norvège) et Kittilä (Finlande) intégreront le programme de vol. Un accent particulier sera également marqué sur l’Afrique du Nord, où la demande – donc l’offre d’Air France et de Transavia – revient très fortement depuis que le Maroc et l’Algérie ont décidé de rouvrir leurs frontières.
Henri Hourcade est également revenu sur la réorganisation du réseau intérieur d’Air France. Rappelant qu’il était très déficitaire avant même la survenue de la pandémie (avec des pertes annuelles de 200 millions d’euros par an), il souligne qu’« il existait un besoin important de restructurer et [que le groupe] avait fait le nécessaire pour redevenir rentable » sur le segment.
Toutes les grandes mesures ont donc déjà été mises en place. Elles ont notamment consisté à ne maintenir qu’une partie de l’activité à Orly (les trois Navettes vers Marseille, Toulouse et Nice, quatre lignes vers la Corse et deux lignes liées par des obligations de service public). Les lignes les plus déficitaires ont été fermées, d’autres ont été reprises par Transavia France – mais certaines destinations sont toujours desservies depuis Roissy pour les vols en correspondance. En parallèle, le réseau d’alimentation du hub à CDG a donc été maintenu voire renforcé, tandis que subsiste le hub de Lyon. Désormais, la transformation majeure qui se poursuit est le remplacement des Airbus A318 et A319 par des A220. Henri Hourcade précise que dix des soixante appareils commandés par Air France sont actuellement en service.
A côté de l’activité Air France survit celle d’Air France HOP!, qui a subi une très importante réduction de sa flotte (elle compte désormais 39 appareils – E170 et E190 et quelques CRJ1000 sur le départ). Son activité tourne actuellement autour de l’alimentation de CDG et la desserte de Lyon.