C’est une commande historique – et très attendue – que vient de signer Air India. A l’occasion du salon Aero India qui s’est ouvert le 13 février à Bangalore, la compagnie s’est engagée auprès d’Airbus et de Boeing sur l’acquisition de 470 appareils, répartis quasiment à parts égales entre les deux avionneurs puisqu’elle porte sur 250 Airbus et 220 Boeing. C’est l’un des plus importants contrats de l’histoire de l’aviation commerciale (avec celui conclu par American Airlines en 2011 pour 260 Airbus et 200 Boeing), ce qui lui a valu d’être signé en la présence, bien que virtuelle, du Premier ministre indien Narendra Modi et du président de la République française Emmanuel Macron.
Dans le détail, Air India a signé une lettre d’intention avec Airbus pour acquérir 210 monocouloirs d’Airbus, répartis entre 140 A320neo et 70 A321neo, tous motorisés par des LEAP-1A de CFM International, et quarante A350 (34 A350-1000 et six A350-900). Des options ont été assurées mais leur nombre n’a pas été révélé. Les livraisons débuteront dès la fin 2023 avec un A350-900. La compagnie a également décidé de doter sa flotte de 190 Boeing 737 MAX (y compris des modèles -8 et -10), vingt 787 et dix 777-9 – devenant une nouvelle cliente de l’appareil. Des options ont été assurées sur cinquante 737 et vingt Dreamliner supplémentaires.
Cette commande est le parfait reflet des ambitions de Tata Sons pour le groupe aérien. Tata a en effet racheté Air India en janvier 2022 et a lancé un vaste plan de redressement et de modernisation, dont l’ambition est de faire de nouveau d’elle une compagnie de classe mondiale. Ce plan comporte un volet de rajeunissement de la flotte, qui a déjà débuté avec l’acquisition d’appareils en leasing, et de rafraîchissement des cabines, le tout devant effacer l’image de vétusté qui colle à la compagnie. Il se concentre aussi sur le redressement des comptes et à la réorganisation des activités (notamment avec les fusions Air India – Vistara et AirAsia India – Air India Express), le groupe étant chroniquement déficitaire depuis quinze ans.
Mais il compte également un volet fondamental de croissance. Le nombre important de long-courriers commandés (70 appareils au total, quand la flotte en compte 45 aujourd’hui) traduit son objectif de regagner du terrain sur le secteur international, notamment face aux compagnies du Golfe qui sont prédominantes entre l’Inde et le reste du monde. Les 400 monocouloirs permettront quant à eux en grande partie de travailler à la reconquête du marché intérieur, en plein rebond et avec des perspectives brillantes mais dominé par les compagnies low-cost, IndiGo en tête (avec plus de 50 % de parts de marché à elle seule).
Image © Boeing