« Nous clôturons l’année avec un résultat net positif, signe que nous avons tourné la page du Covid, et regardons l’avenir avec une confiance dans notre capacité à relever les défis à venir. » Telle est la situation d’Air France-KLM selon Ben Smith, son directeur général.
Le groupe a en effet publié un chiffre d’affaires de 26,4 milliards d’euros en croissance de 84,4 % par rapport à 2021 (79,7 % à change constant) et supérieur de 13,4 % par rapport à 2019. Il souligne que le chiffre d’affaires du quatrième trimestre a été le plus élevé de l’histoire du groupe, porté par la hausse des capacités, du trafic et des yields. L’EBITDA s’envole à 3,6 milliards d’euros (+ 2,87 milliards par rapport à 2021). Quant au résultat net, il redevient positif de 728 millions d’euros.
Sur l’année, Air France-KLM a également transporté 83,3 millions de passagers, en hausse de 86,5 % par rapport à 2021. Le trafic a plus que doublé en même temps que les capacités ont augmenté de 44,2 %, entraînant une forte amélioration du coefficient de remplissage et de la tarification, qui ont porté le chiffre d’affaires. Transavia a également enregistré de très bonnes performances, ayant doublé le nombre de ses passagers, son trafic et son chiffre d’affaires, avec une hausse des capacités de 85,9 %, pour dépasser son niveau d’activité de 2019.
Le cargo, pilier de l’activité durant le plus fort de la crise, entame en revanche son retour à la normale. L’activité parvient à maintenir un chiffre d’affaires stable (en recul de 2,4 %) grâce à un premier semestre encore très solide mais un second semestre plus mitigé en raison de l’augmentation des capacités (en soute), du ralentissement du commerce mondial et d’un rebond du fret maritime. La baisse de la demande a entraîné une baisse des yields, qui restent tout de même plus élevés qu’en 2021. Malgré ce début de déclin, le groupe a décidé de ressusciter son activité cargo « pour rester un acteur crédible », d’où le rapprochement avec CMA-CGM en 2022 et la signature de deux commandes auprès d’Airbus en 2022 et 2023 pour renouveler et renforcer la flotte dédiée avec huit A350F.
Enfin, l’activité maintenance continue de remonter la pente, avec un chiffre d’affaires en hausse de 28 % à 3,6 milliards d’euros, toujours inférieur d’un milliard d’euros à celui de 2019. Les perspectives s’éclaircissent puisque le groupe constate un retour des clients tiers.
Deux autres bonnes nouvelles ont pu être partagées : le niveau de la dette nette a diminué et se trouve quasiment à son niveau de 2019 (à 6,3 milliards d’euros) et la Commission européenne a autorisé une aide d’Etat à hauteur de 1,4 milliard d’euros pour les dommages subis par Air France en raison de la crise entre mis mars et fin juin 2020. Sur le plan financier, le groupe estime qu’Air France aura remboursé l’intégralité de son PGE en mars et pourra sortir du régime d’aides publiques de recapitalisation dans la foulée.
En termes opérationnels, Air France-KLM prévoit de restaurer un niveau de capacités flirtant avec celui de 2019 en 2023, pour retrouver un niveau équivalent soit au quatrième trimestre, soit en 2024. Transavia, qui a déjà atteint cet objectif en 2022, vise une offre supérieure de 35 % à celle de 2019.