Air France-KLM va décidément bien mieux. Le groupe franco-néerlandais a publié ses résultats annuels le 29 février : il se félicite d’avoir enregistré le chiffre d’affaires le plus élevé de son histoire (30 milliards d’euros, en hausse de 14 %), d’avoir restauré 93 % de ses capacités de 2019 et d’avoir restauré ses fonds propres. Les tendances sont à la hausse du coefficient de remplissage et des yields dans toutes les activités, à l’exception du fret, dont l’affaiblissement se poursuit.
Le groupe précise que son résultat d’exploitation a plus que triplé pour atteindre 1,7 milliard d’euros, permettant une amélioration de la marge opérationnelle de 1,2 point (à 5,7 %). A noter que KLM a vu le sien se rétracter de près de 8 %, notamment en raison des contraintes de capacités à Amsterdam. Le résultat net est positif à 900 millions d’euros, ce qui permet à Air France-KLM de retrouver des fonds propres positifs pour la première fois depuis la survenue de la crise sanitaire. Plus de 93,5 millions de passagers ont voyagé sur les avions du groupe (Transavia comprise), une hausse de 12,3 %.
En ce qui concerne l’activité passage d’Air France et de KLM, l’activité long-courrier a été très dynamique vers quasiment toutes les régions du monde, notamment les Amériques. La capacité en Asie / Moyen-Orient reste inférieure de 26 % au niveau de 2019, étant encore en rattrapage sur l’Asie et souffrant des tensions géopolitiques au Moyen-Orient. Même l’Afrique a maintenu sa demande, malgré la situation au Niger, au Mali et au Burkina Faso.
Le réseau Caraïbes et Océan Indien a de son côté enregistré une baisse des capacités (de près de 15 %), liée au redéploiement de la flotte vers d’autres zones, mais elle a permis une amélioration de la rentabilité des lignes. En parallèle, les évolutions de l’activité court et moyen-courrier sont restées hétérogène : face à une hausse de 11 % des capacités de KLM sur ce segment, celle d’Air France a été plus modérée, à 2 %, ralentie par la réduction de la présence de la compagnie sur le réseau intérieur en France.
Le groupe Transavia garde quant à lui sa dynamique. Le chiffre d’affaires est en croissance de 19 %, le trafic de 18,7 % mais le résultat d’exploitation reste négatif à 97 millions d’euros. Pour la filiale low-cost du groupe Air France-KLM, 2023 marquera le lancement de la transition d’une flotte tout-Boeing à une flotte tout-Airbus.
L’activité fret est redevenu l’ombre sur les résultats du groupe. Après avoir été salvateur durant la crise, le fret aérien voit la demande s’affaiblir avec le retour à la normale des capacités mondiales de transport. Pour Air France-KLM, cela s’est traduit par une baisse de 6,1 % du tonnage et de 29 % du chiffre d’affaires (à 2,5 milliards d’euros).
Enfin, l’activité maintenance continue d’avoir le vent en poupe, malgré les bourrasques que représentent les perturbations de la chaîne d’approvisionnement et les difficultés de recrutement. Le chiffre d’affaires de l’activité est en hausse de 18,3 % à 4,2 milliards d’euros, avec une augmentation de la proportion du chiffre d’affaires externe. Le résultat d’exploitation se tasse légèrement à 150 millions d’euros. Le groupe souligne que son carnet de commandes pour les services a une valeur de 8,7 milliards d’euros.
Pour 2024, Air France-KLM vise une nouvelle augmentation de ses capacités de 5 % (au niveau groupe, donc Transavia inclus) et une augmentation des coûts unitaires située entre 1 % et 2 %. Les investissements se maintiendront à un niveau élevé de plus de 3 milliards d’euros, alors que le groupe poursuit le renouvellement de sa flotte.