La crise en Nouvelle-Calédonie affecte fortement Aircalin et met sa pérennité en jeu. Alors que la reprise des opérations n’a pu se faire que de façon partielle – un couvre-feu est toujours en vigueur jusqu’au 15 juillet – et que les perspectives du retour du tourisme dans l’archipel sont mauvaises, la compagnie a décidé de mettre en place des mesures de sauvegarde.
Aircalin explique en effet que 66 % de son programme de vols a été annulé du 13 mai au 7 juillet (soit 317 vols). Parmi les 160 vols qui ont pu être maintenus, 37 ont été opérés à la demande des autorités. Le manque à gagner est donc énorme pour la compagnie, qui se trouve en difficultés financières, et la situation est vouée à perdurer. Elle souligne qu’elle s’attend par ailleurs à une baisse de trafic d’au moins 50 % dans les mois à venir.
La première mesure consistera donc à adapter son offre et redimensionner son réseau pour limiter les surcapacités et se concentrer sur les liaisons les plus demandées. Sur le réseau régional, du 21 juillet jusqu’au mois d’octobre, les fréquences vers l’Australie, la Nouvelle-Zélande, Wallis-et-Futuna et la Polynésie française seront réduites de 30 % à 60 %, en fonction des périodes. La liaison vers Melbourne sera supprimée.
La programmation sera également réduite sur le long-courrier, avec quatre à cinq fréquences hebdomadaires maintenues vers Singapour et Tokyo au lieu de sept. Tokyo ne sera desservi que par un vol hebdomadaire durant l’été puis la liaison sera suspendue jusqu’à nouvel ordre à partir de septembre.
Cette forte baisse d’activité a entraîné la mise en place de mesures de chômage partiel pour une partie des salariés (environ 40 %), Aircalin souhaitant conserver les compétences au sein de l’entreprise.
En parallèle, elle est actuellement en train de réviser ses engagements financiers pour suspendre certains investissements et de reporter des échéances, comme celles du remboursement du prêt garanti par l’Etat contracté durant la crise du covid ou celles des traites liées au renouvellement de la flotte ces dernières années.