Dennis Muilenburg et Paulo Cesar de Souza e Silva, respectivement PDG de Boeing et d’Embraer, ont profité de l’ouverture du salon de Farnborough pour revenir sur les accords dévoilés le 5 juillet dernier et qui devraient amener à la création de deux coentreprises dans les avions commerciaux et la défense.
Pour rappel, Boeing et Embraer vont créer une structure dédiée aux avions commerciaux qui reprendra le programme d’E-Jets E2 d’Embraer. Boeing détiendra 80% de cette coentreprise avec un apport de 3,8 milliards de dollars.
Pour le PDG de l’avionneur brésilien, cet accord « historique » a beaucoup de potentiel. « Avec Boeing, nous allons avoir accès à un plus grand marché, à plus de capital, à plus de technologies (…) nous allons devenir une plus grande entreprise », s’est-il réjoui. « Cela va créer plus d’emploi au Brésil et créer plus de valeur pour nos clients », a-t-il ajouté.
Paulo Cesar de Souza e Silva annonce aussi qu’il ne s’agit pas simplement d’ajouter un programme dans la gamme de l’avionneur américain. « C’est beaucoup plus profond que cela », fait-il remarquer, citant le désir de Boeing de continuer à se développer verticalement. « Nous avons de notre côté de bonnes capacités sur les trains d’atterrissage par exemple », poursuit-il.
Dennis Muilenburg ajoute que ce partenariat dans les avions commerciaux va aussi concerner la supply-chain et le support. « Nous collaborons avec Embraer depuis 30 ans, c’est un engagement sur le long terme au Brésil », a-t-il annoncé. Le PDG de Boeing a tenu à indiquer que le partenariat stratégique avec Embraer allait « créer plus de valeur et plus de choix, et non pas l’inverse ».
Il a d’ailleurs rappelé que les deux gammes étaient parfaitement complémentaires et qu’il pourrait désormais proposer des combinaisons de flottes composées d’E2 et de 737 MAX. « Nos clients vont bientôt voir les bénéfices de ce rapprochement », a ajouté Paulo Cesar de Souza e Silva.
À la question de savoir si Boeing avait prévu un éventuel rebranding de la famille E2, Dennis Muilenburg a dit qu’il y réfléchissait, mais a aussi fait remarquer que la marque Embraer était très forte chez les clients. « Nous aimons la marque et nous aimons l’E2 », a-t-il déclaré.
Enfin, concernant l’aval du gouvernement brésilien au regard des prochaines élections présidentielles en octobre, le PDG d’Embraer s’est montré rassurant. «Qui peut vraiment s’opposer à plus d’emplois, plus d’exportations, plus de technologies ? », s’interroge-t-il.
Pour l’avionneur brésilien, les appareils de moins de 150 sièges représentent un marché estimé à plus de 10 000 avions sur 20 ans.