Ce sera Mobile, en Alabama, à proximité des lignes d’assemblage d’Airbus déjà présentes pour les A320 et A220. Lockheed Martin vient de révéler son choix quant à l’emplacement du processus d’assemblage final des Airbus A330 destinés à son programme d’avions ravitailleurs LMXT dans le cadre de la nouvelle compétition KC-Y de l’US Air Force.
Ce choix s’avère évidemment des plus logiques au regard de la présence de l’avionneur européen sur place depuis 2015, sans oublier l’avantage offert par l’accès du site industriel à des navires de transport depuis l’Europe, à l’instar du « Mobile Express » qui transporte les éléments de monocouloirs Airbus.
Le processus de conversion de l’A330 produit en version commerciale vers le ravitailleur LMXT sera quant à lui effectué dans les installations de Lockheed Martin Aeronautics à Marietta (Géorgie), qui accueillent notamment la production finale du C-130J Super Hercules ainsi que le centre de production des voilures du programme F-35 Lightning II.
Lockheed Martin avait dévoilé sa proposition LMXT en septembre dernier, un appareil présenté comme le « prochain avion ravitailleur stratégique américain construit en Amérique par des Américains pour des Américains ». Dérivé de l’A330 MRTT de l’avionneur européen (A330-200), le LMXT disposera d’une capacité de carburant plus importante (271 000 livres contre 242 000) pour creuser l’écart avec son concurrent KC-46A Pegasus chez Boeing, déjà commandé à 100 exemplaires par le Pentagone (sur 179 exemplaires prévus) dans le cadre du programme KC-X, et dont les livraisons doivent s’achever en 2029.
L’appel d’offres du programme KC-Y concerne quant à lui entre 140 et 160 exemplaires, avec une plateforme qui devra être opérationnelle en 2029. Lockheed Martin agira en tant que maître d’oeuvre du programme, en lien direct avec l’US Air Force.
L’A330 LMXT de Lockheed Martin disposera notamment du premier système de ravitaillement en vol entièrement automatisé au monde (A3R).
Selon l’industriel américain, les retombées économiques pour les États de l’Alabama et de Géorgie s’élèveront à plus de 8,3 milliards de dollars par an, y compris les ventes totales, les contrats fournisseurs, la masse salariale des employés, les impôts et les dons de bienfaisance. Plus de 630 fournisseurs dans les deux États soutiennent les programmes de Lockheed Martin. L’activité d’Airbus à Mobile génère quant à elle déjà plus de 15 000 emplois pour des retombées économiques estimées à 1,2 milliard de dollars (production et salaires seulement).
« L’établissement de ce travail de production en Alabama et en Géorgie confirme l’engagement de Lockheed Martin selon lequel le LMXT sera construit en Amérique, par des Américains, pour des Américains », a déclaré le président-directeur général de Lockheed Martin, James Taiclet. « Le LMXT renforcera la sécurité mondiale en permettant à nos militaires américains de mener à bien leurs missions les plus critiques à des distances étendues. Chez nous, le LMXT renforcera la croissance de l’emploi et la fabrication en s’appuyant sur l’expérience et les talents d’une main-d’oeuvre américaine de haute technologie dans deux États qui ont fait leurs preuves dans le domaine de l’aviation » a-t-il poursuivi.
Pour C. Jeffrey Knittel, président-directeur général d’Airbus Americas, « notre main-d’oeuvre américaine, composée à plus de 35% d’anciens combattants, est impatiente de voir un ravitailleur de l’Air Force rejoindre la flotte d’appareils Airbus volants déjà pour l’armée américaine, la garde nationale, la marine et la garde côtière ».
À noter que Lockheed Martin n’a pas encore donné d’indication quant à la motorisation de sa proposition.