Le GIFAS (Groupement des Industries Françaises Aéronautiques et Spatiales) présentait son bilan 2021 lors d’une conférence de presse à l’Aéro-Club de France le 28 avril. Comme on pouvait évidemment s’y attendre, l’industrie aéronautique française a dans son ensemble bien résisté l’année dernière, même si les activités civiles ont évidemment encore souffert des conséquences de la pandémie sur le trafic aérien mondial.
Le chiffre d’affaires de la filière s’établit désormais à 55,2 milliards d’euros (+7.2% à périmètre constant), dont 37,3 milliards d’euros à l’export. Les prises de commandes reviennent à un niveau de transition après la chute brutale de 2020, à 50,1 milliards d’euros (+68% à périmètre constant), à comparer aux 28,1 milliards d’euros de contrats engrangés en 2020. Pour Guillaume Faury, Président du GIFAS et président exécutif d’Airbus, la filière se « rapproche d’un book to bill égal à 1 » ce qui compte tenu de la conjoncture est « exceptionnel ».
Mais Guillaume Faury a d’ailleurs insisté sur les bons résultats de l’aéronautique de Défense qui ont cette fois été un véritable amortisseur pour la filière et qui a représenté 55% du total des commandes de l’année écoulée, à comparer à une part comprise entre 25 et 35% dans les années plus normales, en ligne avec la répartition classique entre les secteurs civil et défense pour l’industrie aéronautique en France. Mieux, les contrats liés à l’aéronautique de Défense dépassent la valeur de 27,5 milliards d’euros, un niveau jamais atteint. « Cela augure d’une activité très forte » pour les prochaines années annonce-t-il. Les commandes Défense sont reparties à 11,7 milliards d’euros à l’export (+258%) et 15,9 milliards d’euros pour la France (+92%).
Le Président du GIFAS cite notamment les différents contrats à l’export du Rafale qui ont marqué l’année 2021 (Égypte, Grèce, Croatie), mais aussi le contrat des hélicoptères HIL pour la France (H160M), les H225M pour les Émirats arabes unis (EAU), les commandes d’A400M pour l’Indonésie et le Kazakhstan ou encore les A330 MRTT pour l’Espagne et les EAU. Et cette tendance n’est pas encore prête de s’inverser quand on prend en compte les récents succès du Rafale aux EAU et en Indonésie, les futurs A330 MRTT au Brésil…
L’année 2022 s’inscrit d’ailleurs déjà comme une année prometteuse pour le GIFAS, avec le redémarrage des commandes Airbus sur le civil qui ont été constatées à la fin de l’année dernière, au fur et à mesure de la levée des restrictions de voyages un peu partout sur la planète, même si cela sera plus long sur le segment des gros-porteurs, avec pour celui-ci un niveau équivalent à 2019 attendu pour 2025.
Les entreprises du GIFAS entendent ainsi recruter plus de 15000 personnes cette année, très majoritairement en CDI, pour accompagner la reprise.
Guillaume Faury constate évidemment des incertitudes qui demeurent pour le secteur, notamment depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie (tensions sur les matières premières, inflation, enjeux de souveraineté, financement privé pour la Défense…) mais reste particulièrement optimiste. « Nous sommes au rebond, nous embauchons, nous sommes le premier secteur exportateur français, et nous sommes à l’attaque » a-t-il conclu.