L’une des priorités de l’IATA depuis des années est de militer en faveur de la transition écologique du transport aérien et de promouvoir le développement de l’industrie des carburants durables d’aviation (SAF), levier le plus efficace à ses yeux pour réduire rapidement les émissions de CO2 du transport aérien. Afin de faciliter l’accès à ce SAF, l’association avait annoncé dès le mois de juin vouloir amorcer une libéralisation du marché. Elle vient d’annoncer la création d’un « SAF Matchmaker », une plateforme mettant en relation les fournisseurs et les compagnies aériennes. Comme visé initialement, elle sera mise en service au premier trimestre 2025.
Le SAF Matchmaker permettra aux fournisseurs d’afficher les volumes de SAF disponibles ou prévus, et aux compagnies de manifester leur intérêt. La plateforme n’abritera en revanche aucune transaction. Elle permettra par ailleurs une transparence sur les volumes, les matières premières utilisées, le lieu et la technologie de production, les réductions d’émissions et la conformité avec les systèmes de compensation internationaux. Enfin, elle sera l’occasion d’avoir un meilleur suivi du développement du marché.
« Notre vision est de créer une plateforme de mise en relation transparente, efficace et accessible qui accélérera l’adoption des SAF alors que l’industrie aéronautique progresse vers le net zero d’ici 2050. La plateforme y parviendra en réduisant les coûts et les complications auxquels les compagnies aériennes sont confrontées lorsqu’elles recherchent des fournisseurs de SAF. La maturité et la mondialisation du marché des SAF seront renforcées par la transparence que permettra le SAF Matchmaker », explique Marie Owens Thomsen, vice-présidente chargée du développement durable et chief economist de l’IATA.
Selon l’association internationale du transport aérien, les objectifs de décarbonation fixés pour 2050 sont atteignables mais demandent un investissement accru des parties prenantes et notamment le soutien des décideurs politiques. Dans une mise à jour de sa feuille de route financière, l’IATA a évalué à environ 128 milliards de dollars par an sur trente ans les investissements nécessaires pour construire de nouvelles installations de production de SAF, qui pourraient par ailleurs profiter à d’autres industries. Elle estime que les gouvernements pourraient réorienter dans cette direction les subventions au secteur de l’énergie. A titre de comparaison, elle met en avant que les investissements sur les marchés de l’énergie solaire et éolienne ont atteint environ 280 milliards de dollars par an entre 2004 et 2022.
Pour les compagnies aériennes, le coût de la transition sera de 1,4 milliard de dollars en 2025 et de pourrait atteindre 744 milliards de dollars en 2050.