C’est à priori en février 2017 que le chantier de rénovation à mi-vie du porte-avions Charles de Gaulle devrait débuter. Cet arrêt technique majeur (ATM) devrait durer 18 mois et immobiliser le bâtiment afin de moderniser un certain nombre de composants. Une grosse opération de maintenance qui conduira ensuite le porte-avions jusqu’en 2041 et lui permettra de « rester performant et s’insérer dans les coalitions de haut niveau », comme l’explique le capitaine de vaisseau Eric Malbrunot, commandant du Charles de Gaulle.
« Les coeurs nucléaires vont être complètement changés, on garde la chaufferie, mais on change le carburant nucléaire », détaille-t-il, ajoutant que parmi les « centaines de milliers de lignes de travaux », figurera également un changement de radar de veille aérienne, avec le passage au Smart-S Mk2 de Thales, pour remplacer le DRBJ11-B – datant du début des années 90 – à l’image de ce qui a déjà été effectué pour les deux frégates de défense aérienne Cassard et Jean Bart. Un certain nombre de réseaux informations vont également être refaits, tout comme le système de gestion de communication et le système de combat. Des capteurs optroniques vont également être installés à bord.
Pendant cette refonte, dont DCNS est maître d’oeuvre, l’équipage restera tout de même en charge du bateau, comme l’explique le commandant Malbrunot. Si lui est « chef d’organisme », l’équipage sera également un « acteur majeur » pendant cet ATM2. « Une partie des lignes (de travaux, NDLR) sont attribuées à l’équipage, qui va conduire des maintenances à son niveau, mais qui va aussi accompagner des maintenances de niveaux industriel, ce qui va leur permettre de voir des systèmes qui sont normalement fermés, d’avoir une connaissance « physique » des nouveaux matériels qui seront montés ». De quoi faciliter et accélérer l’appropriation lorsque l’équipage reprendra la mer, en théorie à l’été 2018.
Le passage au tout Rafale sera également l’occasion de « débarquer » près de 12 000 références en termes de pièces de rechange, ce qui permettra de gagner de la place et d’embarquer plus d’avions.
Du côté du groupe aérien embarqué, les pilotes resteront disponibles pour être éventuellement engagés en opérations extérieures, depuis la terre. Ils poursuivront également leur entraînement, afin de continuer à valider des qualifications techniques et tactiques et garder leurs compétences et leurs savoir-faire. « Même si le porte-avions est arrêté, il y a de quoi faire pour le groupe aérien, nous ne serons pas désoeuvrés », souligne le pacha en souriant.