Les initiales sont les mêmes que celle du projet franco-britannique lancé en 2014 : FCAS, pour Future combat air system. Un concept évoqué à plusieurs reprises dans la revue stratégique de l’armée de l’air allemande, publiée cette semaine
Cette « feuille de route » détaille en effet un projet d’aviation de combat du futur, qui s’articulerait autour de l’utilisation en parallèle de deux plateformes différentes, afin d’augmenter la « flexibilité opérationnelle » des forces aériennes. Le FCAS ne sera ainsi pas uniquement une plateforme aéroportée, mais bien un « système de systèmes », dans le but de pouvoir déployer des moyens complémentaires, sans faire face à un éventuel trou capacitaire, induit par le retrait du service actif des Tornado à moyen terme.
Si l’Eurofighter est défini comme un « pilier » de ce futur système, la conception d’un système d’armes nouvelle génération (NextGenWS – Next generation weapons system) reste quant à elle à définir. Le futur système d’armes évoqué par l’Allemagne est destiné entre autres à remplacer les Tornado lors de leur retrait du service actif. Avion ou drone, ou hybride, aucune option n’est pour le moment écartée. Le ministère allemand de la Défense prévoit de lancer une phase de définition et d’exigences opérationnelles dès 2016, afin de pouvoir entrer en discussion avec d’éventuels partenaires européens d’ici la fin de l’année.
L’Allemagne souhaite en effet développer un projet en coopération avec d’autres nations européennes, sur le modèle du programme MALE 2025, et met en avant l’importance de désigner un État comme « leader », une nécessité qui a d’ores et déjà été soulignée par divers acteurs du secteur, aussi bien étatiques qu’industriels. « Une répartition claire des responsabilités est souvent une mesure compliquée politiquement parlant, mais essentielle pour le succès de telles coopérations », peut-on lire dans le document.
Reste maintenant à savoir si l’Allemagne a ainsi vocation à rejoindre le programme franco-britannique FCAS, dont la phase de faisabilité a été lancée le 5 novembre 2014. Sont impliqués dans ce programme Dassault Aviation et BAE Systems en tant que chefs de file, Selex ES, Thales, Safran et Rolls-Royce. Le calendrier initial prévoit une série de travaux sur les concepts opérationnels, avant le lancement de la phase de démonstration – avec la construction d’un prototype – théoriquement planifiée à partir de 2017.