La DGA a notifié à Dassault Aviation et MBDA le contrat de modernisation à mi-vie (MLU – Mid-life upgrade) des Mirage 2000D de l’armée de l’air. L’accord – au montant tenu secret et initialement attendu pour la fin 2015 – concerne 55 des 71 chasseurs bombardiers en parc et comprend une amélioration de l’avionique, l’ajout d’un pod canon 30mm, ainsi que le remplacement des missiles air-air d’autoprotection Magic par des MICA et l’intégration du pod de désignation laser Talios de Thales, qui devrait par ailleurs en profiter pour installer la nacelle ASTAC (Analyseur de signaux tactiques).
La rénovation des Mirage 2000D « joue un rôle essentiel dans la préservation non seulement de la cohérence opérationnelle mais aussi de l’équilibre du format de l’aviation de chasse », avait déclaré le CEMAA en octobre dernier lors d’une audition à l’Assemblée nationale. Jugée comme « absolument nécessaire », elle permettra à la « flotte pivot » de « garantir le format de l’armée de l’air », soit 185 avions de chasse sur les 225 préconisés par le Livre blanc.
Particulièrement engagés en opérations extérieures, les Mirage 2000D entrent par ailleurs dans une phase de « régénération organique », afin de qualifier de nouveaux pilotes et éviter une perte de compétences des équipages. Les Mirage 2000D déployés en Jordanie dans le cadre de l’opération Chammal vont être remplacés par des Rafale, tandis que les Rafale engagés au Niger pour la mission Barkhane seront relevés par une flotte mixte de quatre Mirage 2000C/D.
La livraison du premier avion modifié est attendue à l’horizon 2020, en retard par rapport à la cible de la Loi de programmation militaire, qui prévoyait la livraison de six premiers Mirage 2000D rénovés d’ici 2019. La MLU devrait permettre aux « mud » de voler au moins jusqu’en 2030.