Un E-3A AWACS de la composante OTAN a effectué son premier vol opérationnel au Moyen-Orient le 20 octobre dernier, a annoncé Jens Stoltenberg, Secrétaire général de l’organisation. « Nous allons augmenter le nombre de vol », a-t-il déclaré au cours d’une conférence de presse, « afin d’accroître la sécurité aérienne pour les forces aériennes de la coalition ».
Il s’agit « d’aider la coalition à obtenir une meilleure image de la situation et à effectuer des missions de surveillance ». Le ou les E-3A opère(nt) depuis la base avancée de Konya, en Turquie, où était déployé un avion depuis le mois de mars, suite à une demande du gouvernement turc. L’OTAN précise que les vols au profit de la coalition engagée contre l’EI se déroulent exclusivement dans l’espace aérien turc ou l’espace aérien international, les moyens de détection de l’AWACS permettant de couvrir les zones Syrie/Irak.
Une demande de déploiement des AWACS de l’OTAN avait été formulée début 2016 par les États-Unis, sans qu’elle n’ait jusque-là trouvé de réponse favorable. Une mise à disposition des moyens de détection et de commandement aéroporté avait depuis été évoquée à plusieurs reprises, puis annoncée pour cet automne à l’issue du sommet de Varsovie, qui s’est tenu en juillet dernier.
L’OTAN possède une flotte de seize E-3A AWACS, dont la base-mère est située à Geilenkirchen, en Allemagne. Les avions peuvent également être déployés depuis les bases avancées d’Aktion (Grèce), Trapani (Italie), Orland (Norvège) et donc Konya, en Turquie. Les AWACS sont armés par des équipages multinationaux, issus de 15 des 17 pays participant au programme (Allemagne, Belgique, Danemark, Espagne, États-Unis, Grèce, Hongrie, Italie, Luxembourg, Norvège, République tchèque, Royaume-Uni, Pays-Bas, Pologne, Portugal, Roumanie, Turquie). A ce sujet, il n’est pas encore acquis que l’Allemagne – qui fournit pourtant un tiers des personnels – participe à ces missions, le Parlement n’ayant pas encore voté en faveur de la participation de la Bundeswehr à ces missions, malgré l’approbation du cabinet.
Un chantier de modernisation de 14 des 16 avions la flotte otanienne est également en cours, visant notamment à remplacer les suites avionique du poste de pilotage pour en faire un « glass cockpit » et modifier les équipements de navigation. Les travaux devraient s’achever d’ici 2018. Les systèmes de communication, les équipements radar ainsi que les consoles tactiques – datant des années 80 – ont d’ores et déjà fait l’objet de modernisations