C’est par un communiqué laconique qu’Airbus a confirmé être en discussion avec Emirates au sujet de sa commande d’A380. L’avionneur n’a pas dévoilé plus de détails mais les agences Reuters et Bloomberg soulignent que la compagnie du Golfe pourrait envisager de transformer une partie de sa commande en A350.
Ce serait un nouveau rebondissement dans l’histoire chaotique de ce contrat et une mauvaise nouvelle pour le programme A380, dont la pérennité serait encore plus en péril. Après plusieurs mois de tergiversations et le camouflet infligé à Airbus lors du salon de Dubaï en 2017, Emirates avait fini par signer un accord avec l’avionneur en janvier 2018 prévoyant l’acquisition de trente-six appareils, vingt fermes et seize en option. Le contrat a tardé à être finalisé en raison d’un différend avec Rolls-Royce au sujet des performances des Trent 900 mais Tim Clark, le CEO d’Emirates, avait déclaré lors d’une conférence en novembre dernier, qu’il était sur le point de conclure un accord avec le motoriste britannique. Il n’en serait donc rien.
Avant la signature du protocole d’accord en janvier 2018, la ligne A380 était menacée, de l’aveu-même du directeur commercial de l’époque John Leahy, qui avait clairement énoncé que si Emirates ne signait pas, la production devrait cesser. Avec l’accord, elle a tout de même été réduite : si Airbus a livré douze A380 en 2018, il ne devrait en remettre que huit en 2019 puis tomber à six livraisons en 2020. Au 31 décembre, il restait 87 appareils à livrer, dont 53 pour Emirates (dont les engagements atteignent 162 appareils avec 109 exemplaires livrés).
Emirates s’était déjà engagée sur l’A350 mais avait également annulé sa commande en 2014 et a résolument opté pour une rationalisation de sa flotte autour de très gros-porteurs (777 et A380), exploitant ainsi au maximum les capacités du très congestionné aéroport de Dubaï. De même, elle n’a pas finalisé celle pour quarante 787, envisagée en novembre 2017.