L’Occitanie sait ce qu’elle doit à l’industrie aéronautique. « Grâce à l’aéronautique, c’est la seule région où le solde d’emplois dans l’industrie est positif et où le solde à l’exportation est positif », résume Nadia Pellefigue, la vice-présidente de la région. Cela explique l’enthousiasme des représentants des collectivités territoriales locales à pérenniser leur soutien à ce secteur qui fait le rayonnement de l’Occitanie en France, en Europe et dans le monde. Enthousiasme qui s’est exprimé lors de la dixième convention d’affaires Aeromart, qui se déroule à Toulouse du 30 novembre au 1er décembre.
Alain di Crescenzo, président de la CCI de Toulouse, a rappelé le contexte dans lequel évoluent les acteurs présents à Aeromart. L’industrie aéronautique est en croissance, de 1% au niveau mondial, de 10% en France. « Après une année 2015 plutôt stable, 2016 est repartie en croissance avec une activité à +3,4% grâce à l’évolution du trafic. Quelque chose s’est réenclenché aussi en 2016, c’est l’activité Défense. […] Par ailleurs, 10 000 emplois ont été créés en 2015, le volume sera similaire en 2016. Au centre de cette effervescence, il y a notre région, où les preneurs et les donneurs d’ordres forment un écosystème fortement représenté ».
Mais les enjeux restent importants. Avec des carnets de commandes remplis chez ATR et encore plus chez Airbus, il est notoire que la pression sur la chaîne de fournisseurs est intense et pas toujours gérée au mieux. « Il faut donc donner aux industriels les capacités de produire plus, de produire mieux, d’optimiser leurs performances et leur rentabilité et de trouver du personnel formé. » Et Alain du Crescenzo d’affirmer : « nous sommes motivés, nous sommes mobilisés pour une aéronautique toujours plus offensive. Pour cela, nous comptons sur l’innovation ».
« L’industrie aéronautique représente plus de 85 000 salariés et 10 milliards de chiffre d’affaires dans notre région », renchérit Carole Delga, présidente de l’Occitanie. « Nous sommes dans une période faste, c’est maintenant qu’il faut préparer l’avenir et pérenniser notre succès. Nous devons nous structurer, nous préparer pour l’innovation et les enjeux de demain. » Cela passera par une poursuite des investissements en faveur du secteur. « Nous voulons de la visibilité à l’international. Nous devons aussi garder dans notre région les savoir-faire et avoir du personnel formé, qu’il s’agisse de formation initiale ou en continu. Nous continuerons donc à investir. La région sera toujours le premier partenaire, le premier défenseur et le premier financeur de l’industrie aéronautique ». Un dispositif spécifique est notamment prévu pour assurer une meilleure structure de la chaîne des sous-traitants et contribuer au changement d’échelle des entreprises, par exemple pour que les PME deviennent des ETI. Par ailleurs, l’appareil de formation devrait être développé sur tout le territoire. Des initiatives qui viennent après le pacte Airbus ou la mise en place de Toulouse Aerospace (qui accueille notamment un pôle R&D) et du quartier Andromède.
Aeromart est également l’un des moyens d’entretenir le succès. Salon focalisé sur la supply-chain aéronautique, résultat d’une initiative public-privé qui fête ses vingt ans cette année, il rythme la vie des fournisseurs du secteur tous les deux ans, parallèlement au salon du Bourget, offrant un cadre simplifié pour rencontrer donneurs et preneurs d’ordres. Lancé en 1996, Aeromart avait attiré 250 participants à l’époque. Cette année, 1 300 entreprises sont représentées et le salon a accueilli 50 délégations.