Airbus vient d’inaugurer officiellement aujourd’hui sa toute dernière ligne d’assemblage final dédiée à l’A321neo à Toulouse. La version la plus capacitaire de la famille A320neo d’Airbus, et la plus rémunératrice pour l’avionneur européen, n’était jusqu’à présent pas encore assemblée en France, une anomalie désormais corrigée avec la transformation du site Jean-Luc Lagardère depuis plus de deux ans.
L’événement était particulièrement attendu, au regard du nombre important de membres du gouvernement présents (Bruno Le Maire, Roland Lescure, Clément Beaune, Dominique Faure) à la cérémonie pour accompagner Guillaume Faury, le PDG de l’avionneur européen, lors de la visite ainsi que de nombreux élus de la région dont la présidente de la Région Occitanie Carole Delga.
L’ancien site d’assemblage de l’A380 a ainsi été profondément transformé pour accueillir une FAL de nouvelle génération (automatisation du système logistique, nouveau processus, perçage automatisé FlexTrack, assemblage paperless…) qui va graduellement monter en puissance pour participer à la montée en cadence programmée du programme A320neo, avec 75 appareils prévus chaque mois en 2025 (64 l’année prochaine). Cette nouvelle FAL accueillera à terme plus de 700 personnes.
Le Journal de l’Aviation avait d’ailleurs visité pour la première fois cette nouvelle FAL A321 en février dernier, alors que les premiers appareils venaient d’entamer leur phase finale d’assemblage pour venir roder le nouveau dispositif industriel, l’occasion de décrire les innovations qui pourront aussi voir le jour sur d’autres FAL dédiées à la famille A320neo (lire notre reportage : Airbus ouvre les portes de sa nouvelle FAL A321 à Toulouse).
Jusqu’à présent, seuls les A320neo étaient assemblés à Saint-Martin-du-Touch pour cette famille de monocouloirs, dans le bâtiment historique des Caravelle de Sud-Aviation/Aérospatiale.
La nouvelle FAL toulousaine permet ainsi à Airbus d’assembler des A321neo sur l’intégralité de ses sites de production d’avions commerciaux, à commencer par Finkenwerder, près de Hambourg (qui assemble aussi la nouvelle version à long rayon d’action A321XLR dont la mise en service est attendue l’année prochaine), Mobile aux États-Unis et Tianjin en Chine. Elle pourra également assembler des A320neo.
Contribuer à écouler un backlog de plus de 6700 avions
Évidemment, l’arrivée de cette nouvelle ligne d’assemblage final va surtout permettre à Airbus de pouvoir écouler son immense carnet de commandes, avec encore 6720 appareils à livrer pour la seule famille A320neo. Même à cadence 75, le backlog actuel va nécessiter plus de 7 ans à se résorber. Mieux, les différentes variantes de l’A321neo représentent aujourd’hui plus de 4000 appareils à produire, soit 60% du total des avions de la famille A320neo à livrer.
L’A321neo n’a en effet aucun vrai équivalent chez son concurrent Boeing, que ce soit en capacité maximale (244 sièges en configuration monoclasse dense) ou en rayon d’action maximal (8700 kilomètres, 11 heures de vol pour la nouvelle version A321XLR).
L’avionneur américain avait même définitivement tiré un trait sur tout nouveau programme d’avion commercial pouvant venir concurrencer Airbus sur le « Middle of the Market » en novembre dernier, laissant de fait le champ libre aux différentes variantes de l’A321neo d’Airbus face à son 737 MAX 10, un appareil lancé en 2017 mais qui n’est toujours pas certifié.