Alors que les pressions environnementales sur l’aviation se sont accrues avec la crise sanitaire, Airbus et l’EASA multiplient les preuves de bonne volonté et d’action du secteur en faveur de sa décarbonation. C’est ainsi que l’avionneur a décidé de soumettre l’A330-900 à une certification CO2, qui évalue le niveau de ses émissions, et qui a été octroyée le 26 mai par l’agence européenne de sécurité aérienne (EASA).
« Il s’agit d’un nouveau facteur important pour la certification environnementale à la lumière des efforts mondiaux de décarbonisation de l’industrie aéronautique », a commenté Patrick Ky, le directeur exécutif de l’EASA.
L’objectif de cette initiative est de certifier l’efficacité énergétique d’un appareil durant la croisière, comparativement aux dernières normes définies par l’OACI (dans le volume III de l’annexe 16 de l’OACI). Une nouvelle méthodologie a due être mise en oeuvre par l’EASA pour établir les conditions auxquelles la délivrer.
L’agence explique que le processus est « complexe » car elle doit évaluer les performances technologiques de l’avion en termes d’efficacité et d’émissions de CO2, ce qui dépend des moteurs, des caractéristiques aérodynamiques et de la masse, mais diffère à chaque vol, en fonction de sa vitesse, de son altitude et de son chargement, ainsi qu’au cours du vol.
Une étape parmi d’autres vers une aviation plus verte
L’idée de la certification CO2 date de bien avant la crise. L’EASA explique que la norme CO2 a été définie dès 2016 par le Comité de la protection de l’environnement en aviation au sein de l’OACI, puis adoptée par le Conseil de l’OACI en 2017. Toutes les agences de certification dans le monde doivent les intégrer dans leur règlement de base, ce qui a été fait en juillet 2018 par l’EASA. A partir du 1er janvier 2028, tous les appareils sortant de production devront respecter les nouveaux standards de l’OACI (pour les émissions de CO2 mais aussi les émissions sonores) – celles des appareils déjà en service seront régies par d’autres mesures environnementales.
Quant à Airbus, il a décidé de demander cette certification CO2 spécifique pour son A330-900 à la suite d’un appel de l’EASA fin 2019. L’avionneur est le premier à se soumettre à l’exercice. Tout le travail accompli doit permettre d’améliorer les processus et les normes ainsi que d’avancer vers l’établissement d’un label environnemental pour l’aviation que l’EASA espère pouvoir mettre en place d’ici 2022 – et dont la certification CO2 sera l’un des piliers mais pas le seul.
Airbus annonce qu’il soumettra ses autres appareils au programme de certification au fur et à mesure, en vue de respecter la date butoir de 2028. D’autres constructeurs ont déjà manifesté leur intérêt auprès de l’EASA pour décrocher eux aussi cette certification de façon précoce.