Airbus fait un nouveau pas vers son objectif de ravitaillement autonome de drones. Airbus Defence and Space et sa filiale UpNext ont en effet réussi une démonstration de guidage et de contrôle autonomes en vol d’une série de drones à l’aide d’un banc d’essai volant A310 MRTT.
Des technologies Auto’Mate ont été intégrées sur ce banc d’essai volant et sur plusieurs drones cibles DT-25. L’A310 MRTT a décollé de Getafe et les drones du centre d’essai d’Arenosillo (CEDEA) à Huelva, le tout en Espagne. Au-dessus du golfe de Cadix, le contrôle d’un premier drone a été transféré de sa station au sol à l’A310 MRTT, qui l’a, lui, guidé de manière autonome jusqu’à la position de ravitaillement en vol.
Les essais en vol ont duré près de six heures et ont impliqué quatre récepteurs, qui ont successivement été contrôlés et positionnés sans interaction humaine, grâce à des algorithmes d’intelligence artificielle et de contrôle coopératif. Ils ont été guidés jusqu’à une distance minimale de 150 pieds (45 mètres) du MRTT.
Une première étape vers le vol en formation autonome et le ravitaillement en vol autonome (A4R)
« Le succès de cette première campagne d’essais en vol ouvre la voie au développement de technologies de ravitaillement en vol autonomes et sans pilote », a déclaré Jean Brice Dumont, responsable des systèmes aériens militaires chez Airbus Defence and Space. « Même si nous n’en sommes qu’au début, nous sommes arrivés là en l’espace de seulement un an et nous sommes en bonne voie vers l’association d’aéronefs habités et non habités, et les futures opérations de l’armée de l’air, où les chasseurs et les avions de mission voleront conjointement avec des essaims de drones. »
Les technologies Auto’Mate ont été développées par une équipe européenne (impliquant l’Espagne, la France et l’Allemagne) et sont vouées à être utilisées dans plusieurs projets technologiques, comme le SCAF (Système aérien de combat futur). Elles reposent notamment sur une navigation relative précise, qui doit permettre de déterminer la position, la vitesse et les attitudes relatives entre le ravitailleur et le récepteur. Un autre volet majeur se concentre sur la communication durant le vol pour que les plateformes puissent échanger des informations et assurer leur autonomie. Enfin, les équipes travaillent sur le développement d’algorithmes de contrôle coopératif pour fournir des fonctionnalités de guidage, de coordination, d’évitement des collisions… aux différentes plateformes impliquées dans le vol en formation.
Airbus Defense and Space précise qu’une deuxième campagne d’essais en vol devrait avoir lieu en fin d’année. Elle analysera l’utilisation de capteurs de navigation basés sur l’intelligence artificielle et d’algorithmes améliorés, et s’attachera à démontrer la viabilité d’opérations autonomes en présence de plusieurs récepteurs simultanément.