Le moins que le puisse dire c’est qu’ATR a clairement repris des couleurs l’année dernière, confirmant une tendance déjà bien présente lors du salon aéronautique de Dubaï en novembre. « Nous regardons vers le futur avec optimisme », annonce d’emblée Stefano Bortoli, le président exécutif de l’avionneur franco-italien, lors de la présentation des résultats annuels.
Le numéro un mondial des avions régionaux à turbopropulseurs a largement conservé sa place, avec 31 avions neufs livrés et 39 appareils commandés (en incluant une annulation pour trois avions). Le « book to bill » est supérieur à un et le backlog reste conséquent, avec très exactement 196 avions restant à livrer, ce qui représente plusieurs années de production. À titre de comparaison, l’avionneur franco-italien n’avait enregistré que 6 commandes brutes et 10 livraisons en 2020, au plus fort de la crise liée à la pandémie.
ATR a également livré 10 avions de seconde main l’année dernière, majoritairement pour le transport de fret (avions convertis). Pour les avions neufs, les loueurs ont joué le jeu en participant à la moitié des livraisons, malgré leurs propres difficultés financières liées à la situation du marché.
Mais le plus important c’est qu’ATR a continué à investir sur ses programmes l’année dernière, à l’instar de la mise en place de son nouveau Customer Experience Studio à Toulouse ou encore avec le lancement de la remotorisation de sa gamme avec le nouveau PW127XT de Pratt & Whitney Canada, un moteur qui promet une augmentation de 40% du temps sous aile (intervalles de maintenance portés à 20000 heures), une réduction induite de 20% des coûts de maintenance, et même une réduction de la consommation en carburant de 3%.
« Nous continuons à écouter nos clients » insiste Stefano Bortoli qui rappelle que la stratégie d’ATR est « une stratégie claire basée sur des améliorations incrémentales », à l’instar de l’objectif de certification à 100% de carburant d’aviation durable (SAF) pour 2025, ses multiples solutions qui apportent de la valeur pour le cargo, ou encore sur les travaux en cours sur des nouveaux matériaux ou de nouveaux systèmes. Ces petites avancées mises bout à bout font qu’aujourd’hui ATR continue à creuser l’écart avec les jets régionaux présents sur le même segment de marché, tout en rendant encore plus crédible la tenue de l’objectif du Net Zéro pour 2050 (neutralité carbone).
Pour le président exécutif d’ATR, « la connectivité doit se faire de façon durable, aussi bien pour transporter des passagers et des marchandises » et « même pour les régions les plus reculées ».
Stefano Bortoli a d’ailleurs rappelé que le nouvel ATR 42-600S, la version à décollage et atterrissage courts (STOL) était actuellement en phase de production pour un premier vol programmé durant le printemps. L’appareil est actuellement en phase de production (des images semblaient montrer d’importantes modifications en cours sur le prototype de l’ATR 42-600) et les premières livraisons sont annoncées pour la fin 2024.
Évidemment le secteur de l’aviation régionale n’est pas encore revenu à ces niveaux d’avant pandémie, mais Stefano Bortoli note cependant des signes d’optimismes en provenance du marché, à l’instar de l’augmentation graduelle de la demande pour ses appareils ces derniers mois. « Nous sommes prêts pour relancer le ramp-up pour atteindre 50 avions en 2050 » annonce-t-il. À plus court terme, le nombre de livraisons pour 2022 devrait être supérieur à celui de l’année dernière, « dans le mi-haut de la trentaine d’avions » a-t-il précisé.