Parent pauvre du 72-600, le 42-600 est en recherche d’attractivité. ATR a donc profité du salon du Bourget 2017 pour lancer une version dotée de performances améliorées : le 42-600S. L’avion va désormais disposer d’une capacité de décollage et d’atterrissage courts (STOL), avec des distances minimales significativement réduites.
Le 42-600S va désormais pouvoir opérer à pleine charge sur des pistes 800 m. Jusqu’ici, la distance minimale de décollage du 42-600 à la MTOW (masse maximale au décollage) est de 1 165 m. Et 965 m pour se poser à la MLW (masse maximale à l’atterrissage). Pour arriver à cette performance, ATR a assisté ses gouvernes de direction pour assurer un meilleur contrôle de l’avion à basse vitesse et autorisé une vitesse minimale de sustentation (VMU) inférieure. Le constructeur a également travaillé sur les freins en carbone de son avion afin d’améliorer son freinage. L’avion gagne ainsi en performance à l’atterrissage, mais aussi au décollage. En cas de décollage interrompu (RTO), l’arrêt sera plus rapide : la distance utilisable d’accélération-arrêt (ASDA) nécessaire à l’ATR 42-600S sera donc plus faible et il pourra décoller de pistes plus courtes.
ATR espère ainsi s’ouvrir les portes de plusieurs centaines d’aéroports, donc l’accès est aujourd’hui limité par la faible longueur de leur piste. Cette manoeuvre pourrait renforcer ses positions sur terres de prédilection, Amérique du Sud et Asie du Sud-Est, mais aussi en Afrique où les grandes infrastructures manquent cruellement.
Le constructeur franco-italien mise notamment sur le marché de remplacement des 2 200 avions régionaux de 30 à 50 places « vieillissants », en service à travers le monde. Il mise sur le fait que seuls des avions de cette taille peuvent desservir cet ensemble de petits aéroports isolés, ce qui représenterait plus de 1 000 routes.
En tout, ATR estime que le marché pour les turbopropulseurs de 40 à 60 sièges est de 600 appareils neufs entre 2016 et 2035. Pour l’instant, le constructeur peine quelque peu à s’imposer sur ce marché avec seulement 59 ATR 42-600 vendus depuis le début du programme en 2007. Comparativement, plus de 625 ATR 72-600 ont été commandés. Le marché de l’appareil de 80 places est néanmoins plus important. ATR estime ainsi que 2 200 appareils neufs de 61 à 80 sièges seront livrés au cours des 20 prochaines années.
Le 42-600 peut toutefois se targuer d’un salon du Bourget plutôt à son avantage. Les Chinois de Xuzhou Hantong et Shaanxi Tianju Investment Group y ont commandé respectivement trois et dix 42-600. Un client, resté anonyme, a également acquis un appareil. Le petit appareil totalise 14 commandes sur l’année, contre « seulement » 75 ventes pour le 72-600 : c’est donc un ratio de 1:5 contre au minimum 1:10 habituellement.