ATR se penche sur la prochaine génération de sa famille d’avions régionaux turbopropulsés. L’avionneur franco-italien a dévoilé les prémices de ses plans pour « EVO », son prochain appareil régional, qui sera notamment doté d’un nouveau système propulsif compatible avec 100% de carburant durable et avec capacité d’hybridation. Il espère pouvoir lancer le programme en 2023 pour une entrée en service en 2030.
« Nous avons adressé une demande d’information aux principaux motoristes pour le développement du nouveau système propulsif, qui associera des technologies de motorisation actuelles et de prochaine génération. L’ATR ‘EVO’ affichera des performances accrues en termes de temps de montée […] », explique Stéphane Viala, directeur technique d’ATR. L’avionneur souhaite en effet qu’il s’appuie sur des technologies innovantes – et prévoit par ailleurs déjà d’intégrer de nouvelles hélices (à huit pales sur le design présenté, contre six aujourd’hui) -, afin de gagner en performances, de réduire les coûts opérationnels et l’empreinte environnementale.
Stefano Bartoli, le président exécutif d’ATR, chiffre les bénéfices attendus avec l’ATR EVO : « Ses atouts-clés sont une amélioration de 20 % du rendement énergétique global et sa compatibilité 100 % SAF. Autrement dit, propulsé au kérosène, l’appareil émettra plus de 50 % de CO2 de moins qu’un jet régional. Avec 100 % de SAF, ses émissions seront proches de zéro. »
Fabrice Vautier ajoute que les coûts de maintenance seront eux aussi réduits de 20%. Avec ces bénéfices, « les compagnies aériennes seront en mesure de desservir des routes avec de faibles flux de passagers de façon plus rentable, et les communautés pourront bénéficier de plus de connectivité, plus de services essentiels et plus de développement économique. Notre objectif est de continuer à proposer à nos clients et à la société un transport aérien toujours plus inclusif et responsable. »
Si la motorisation comptera parmi les changements majeurs de l’ATR EVO, elle ne sera pas le seul. ATR souhaite proposer un appareil avec un design « ultramoderne », ce qui désigne notamment le recours à une cabine améliorée, dotée de matériaux bio-sourcés plus légers. « La recyclabilité sera au coeur de notre nouveau design », affirme Stéphane Viala. En plus d’un travail sur l’avionique, ATR envisage également plusieurs modifications, comme celle de la forme de la pointe avant ou l’adoption d’un système de dégivrage électrique pour remplacer les boudins de dégivrage mécaniques actuels.
L’avionneur va désormais travailler avec les compagnies aériennes, motoristes et fournisseurs de systèmes pour définir la conception de l’appareil.