En sus du trafic en Europe et en Amérique du Nord, plusieurs indicateurs redeviennent également positifs pour l’aviation d’affaires. « Il y a des raisons d’être optimiste, note Jean Rosanvallon, P-DG de Dassault Falcon Jet. L’économie américaine montre de bonnes tendances sur les marchés financiers, l’emploi, le PIB. » Autre signe positif, le marché des avions de seconde main se fluidifie enfin et le nombre d’avions récents disponibles à la vente est en baisse. Ce qui doit normalement laisser de la place aux appareils neufs.
Pourtant, ces belles perspectives sur les deux principaux marchés de l’aviation d’affaires mondiales ne suffisent pas pour autant à réjouir les constructeurs, dont l’environnement reste fragile. Comme le résume Eric Trappier, P-DG de Dassault Aviation : « L’Europe et les Etats-Unis montrent un visage contrasté, avec une activité en croissance sur le marché de l’occasion mais des ventes d’avions neufs toujours molles. »
Il est difficile d’avoir des données précises en cours d’année sur les ventes toujours très secrètes dans l’aviation d’affaires. La tendance générale semble néanmoins à la reconstitution des réserves de commandes (backlog). Les constructeurs semblent décidés à se redonner de la visibilité sur quelques années de production. Pour y arriver, ils misent sur une stabilisation, voire une baisse de leur production plutôt que sur les ventes.
Mark Masluch, directeur communications et affaires publiques de Bombardier, estime que cela est nécessaire pour permettre à l’avionneur de maintenir ses prix et rétablir ses marges. Car le problème est bien là : les commandes peinent à redécoller. Et si certains constructeurs maintiennent un certain volume de ventes, c’est souvent au prix de baisses de prix drastiques et d’un sacrifice des marges. D’où la croissance exponentielle de l’importance des services dans le modèle économique de l’ensemble des avionneurs.
Retrouvez le troisième épisode vendredi 20 octobre