Parallèlement à la publication de ses résultats semestriels, Boeing a annoncé qu’il avait trouvé son nouveau PDG. L’avionneur se devait de tourner le dos à des candidats du monde financier pour choisir un dirigeant avec une formation d’ingénieur et c’est Robert K. Ortberg – dit Kelly Ortberg – qui assumera ce rôle. Il entrera très rapidement en fonction puisqu’il prendra son poste le 8 août. Dave Calhoun, qu’il remplace, devait initialement quitter le groupe à la fin de l’année.
« Kelly est un dirigeant expérimenté et très respecté dans l’industrie aérospatiale, avec une réputation établie pour la constitution d’équipes solides et la gestion d’entreprises d’ingénierie et de production complexes. Nous sommes impatients de travailler avec lui pour mener Boeing à travers cette période importante de sa longue histoire », commente Steven Mollenkopf, le président du conseil d’administration de Boeing.
Agé de 64 ans et doté d’une formation d’ingénieur mécanique, Kelly Ortberg a débuté sa carrière comme ingénieur chez Texas Instrument avant d’intégrer Rockwell Collins et l’industrie aérospatiale en 1987. Il a gravi les échelons jusqu’à en devenir le directeur général en 2013. A ce poste, il a ensuite dirigé l’intégration de l’équipementier dans United Technologies et RTX. Il avait pris sa retraite de RTX en 2021 et siégeait dernièrement au conseil d’administration d’Aptiv PLC, une entreprise technologique mondiale et un leader de l’industrie dans l’architecture des systèmes de véhicules. Il a également présidé le conseil des gouverneurs de l’Aerospace Industries Association (AIA).
« Je suis extrêmement honoré et fier de rejoindre cette entreprise emblématique », a déclaré Kelly Ortberg. « Boeing a une histoire riche et extraordinaire en tant que leader et pionnier de notre industrie, et je m’engage à travailler avec les plus de 170 000 employés dévoués de la société pour poursuivre cette tradition, avec la sécurité et la qualité au premier plan. Il y a beaucoup de travail à faire, et je suis impatient de commencer. »
Il intègre en effet Boeing à un moment difficile, alors que l’avionneur est enlisé dans ses problèmes de gestion de la qualité. Au deuxième trimestre, il a soumis son plan global de sécurité et de qualité à la FAA (Federal Aviation Administration) et vient d’annoncer un accord pour acquérir la majorité des activités de Spirit AeroSystems, dans le but d’améliorer la supervision de la qualité sur les éléments produits par l’équipementier. Il a également de bonnes nouvelles : la production du 737 a progressivement augmenté sur la période et pourrait atteindre 38 appareils par mois à la fin de l’année, plafond auquel la production est pour le moment bloquée par la FAA. Le programme 787 accélère lui aussi et devrait revenir à une cadence de cinq appareils par mois à la fin de l’année. Enfin, il a pu lancer les essais en vol de certification FAA du 777X après avoir obtenu l’autorisation d’inspection de type.
Le chiffre d’affaires sur le premier semestre a toutefois baissé de 11 % par rapport au premier semestre 2023, à 33,4 milliards de dollars. La perte opérationnelle et la perte nette ont quant à elles explosé, passant de 248 millions de dollars à 1,18 milliard de dollars pour la première et de 574 millions de dollar à 1,8 milliard de dollars pour la seconde. Cela est dû à la baisse d’un tiers du nombre de livraisons d’avions commerciaux (175 appareils livrés) et à des pertes sur certains programmes de développement dans la défense.