A l’occasion de la présentation de ses résultats annuels, Bombardier a annoncé de nouvelles mesures pour améliorer sa rentabilité. L’avionneur canadien a notamment décidé de suspendre la production du programme Learjet d’ici la fin de l’année pour se concentrer sur les ventes de ses programmes Challenger et Global, plus rentables.
« Avec plus de 3000 avions livrés depuis leur mise en service en 1963, les avions emblématiques Learjet ont une incidence remarquable et durable sur l’aviation d’affaires. […] Toutefois, compte tenu de la dynamique de marché de plus en plus exigeante, nous avons pris cette difficile décision d’arrêter la production des avions Learjet », a expliqué Eric Martel, le PDG de Bombardier. Le programme compte un modèle en production, le Learjet 75 Liberty.
L’avionneur ne laissera pas ses clients sans soutien et lance même un programme de modernisation « Learjet RACER », à destination des opérateurs de Learjet 40 et Learjet 45. Les appareils pourront bénéficier d’un vaste panel d’améliorations touchant la cabine et l’extérieur, notamment des composants, d’une nouvelle avionique, de l’installation d’un système de connectivité haut débit, des améliorations moteurs… Ces travaux seront réalisés à Wichita, où se trouve la ligne d’assemblage du jet d’affaires léger.
Le site américain devrait rester essentiel dans l’organisation de Bombardier. Outre le réaménagement des Learjet, il restera le principal centre d’essais en vol et un pilier du réseau de services, tandis qu’il sera également centre d’excellence pour ses activités liées aux avions spécialisés (notamment les modifications d’avions pour missions spéciales).
Autres mesures d’amélioration de la rentabilité
Bombardier va faire des efforts dans d’autres domaines, avec l’objectif de réaliser 400 millions de dollars par an d’économies à partir de 2023 – et 100 millions de dollars dès 2021. Cela passera par une nouvelle réduction des effectifs de 1 600 postes cette année. Les coupes concerneront notamment le programme Global et sont liées « aux progrès réalisés le long de la courbe d’apprentissage sur le Global 7500 » dont la production arrive à maturité, précise l’avionneur. Bombardier devrait en parallèle achever ses précédents plans de restructuration et doit également se défaire de son activité d’interconnexion et de câblage électrique à Queretaro (cédée à Latécoère). Ainsi, il ne devrait plus compter que 13 000 collaborateurs à la fin de l’année.
En parallèle, l’avionneur va devoir se pencher sur le problème de la sous-utilisation de ses installations au Québec. Enfin, les travaux de finition sur les Global seront regroupés à Montréal.
Retour sur les résultats
En 2020, l’activité avions d’affaires a enregistré un chiffre d’affaires de 5,6 milliards de dollars, en hausse de 3%. Cette croissance est liée au secteur de la production, qui voit son chiffre d’affaires gagner 11% grâce aux parts de marché gagnées par le Global 7500 sur le marché des jets très long-courrier. Ainsi 114 jets d’affaires ont été livrés en 2020, contre 142 en 2019, mais la part des Global est plus importante que l’année dernière. Bombardier se félicite même d’avoir atteint un record de livraisons au quatrième trimestre avec seize Global 7500 livrés sur la période. Les livraisons annuelles se répartissent entre onze Learjet, 44 Challenger et 59 Global.
Les services se sont moins bien portés en raison de la baisse de l’utilisation de la flotte mondiale, entraînée par la crise sanitaire. Le chiffre d’affaires atteint 988 millions de dollars, en baisse de 21%. Le groupe canadien compte toutefois continuer à investir sur ce segment porteur à plus long terme et maintient ses projets d’expansion à Singapour, Londres, Melbourne et Miami.
Quant au carnet de commandes, il a perdu 26% de sa valeur et tombe à 10,7 milliards de dollars. L’avionneur a toutefois pu constater un regain d’intérêt de ses clients au quatrième trimestre.