Le périmètre de Bombardier n’en finit plus de se resserrer. Après avoir vendu ses programmes d’avions commerciaux et de bombardiers d’eau, le groupe canadien se déleste désormais d’une large partie de ses activités d’aérostructures et de maintenance associées comme annoncé en mai dernier. Et c’est Spirit AeroSystems qui emporte la mise. Bombardier a ainsi annoncé, le 31 octobre, qu’il avait signé une entente définitive avec l’équipementier américain. Cet accord concerne les sites de Belfast (Royaume-Uni), de Casablanca (Maroc) et Dallas (États-Unis). La conclusion de la transaction est attendue au premier semestre 2020.
Il s’agit d’une « étape de plus dans la création d’une société d’aviation efficace et solide », s’est félicité Alain Bellemare, PDG du groupe. Il va ainsi se recentrer encore davantage sur les activités d’avions d’affaires et de trains. Bombardier va tout de même conserver une activité d’aérostructures limitée à ses installations nord-américaines, à Montréal (Canada), Querétaro (Mexique) et Red Oak (Etats-Unis). Ce dernier site a été intégré en janvier dernier avec le rachat du programme d’aile pour le Global 7500 au groupe Triumph.
Le prix d’achat a été fixé à 500 millions de dollars américains. Il s’accompagne de la reprise de passifs à hauteur de plus de 700 millions de dollars, « y compris des avances gouvernementales remboursables et des passifs de retraite » selon le communiqué. Cela représente 10 fois environ le résultat opérationnel (EBITDA) attendu pour ces activités en 2019. Bombardier précise que leurs revenus devraient représenter un milliard de dollars avec une marge opérationnelle de 12%.
Des activités multi-segments
Spirit AeroSystems précise que cette acquisition concerne plus de 4 000 personnes à travers les trois sites, qui comprennent près de 300 000 m² d’installations. L’équipementier récupère ainsi des contrats avec Bombardier pour les jets d’affaires, avec De Havilland Aircraft of Canada et Mitsubishi Aircraft Corporation pour les avions régionaux Q400 et CRJ, et surtout avec Airbus pour les programmes A220 et A320neo. Il acquiert aussi des technologies comme le procédé d’infusion de résine (RTI) pour la voilure tout composites de l’A220.
Le site nord-irlandais de Belfast accueille des bureaux d’ingénierie pour les aérostructures métalliques et composites, des services de MRO et surtout des activités industrielles. Il participe ainsi aux programmes A220, CRJ700/900/1000 et Q400 – tous vendus par Bombardier au cours des deux dernières années – ainsi qu’aux Learjet 70/75, aux Challenger 350/650 et à l’ensemble de la famille Global.
Le site de Casablanca comprend des activités de fabrication et d’assemblage de structures métalliques ainsi que des services d’ingénierie, principalement destinés à l’aviation d’affaires. Enfin, celui de Dallas est consacré à la MRO des aérostructures.