Le démantèlement de Bombardier se poursuit. L’avionneur a présenté ses résultats pour le troisième trimestre le 8 novembre mais la grande nouvelle n’est pas tant le bilan financier de l’avionneur que sa décision de se séparer de « certains actifs non stratégiques », parmi lesquels son programme Q Series, auquel appartient le Q400 toujours en production. Il est prévu que celui-ci passe entre les mains d’une filiale de Longview Aviation Capital, la maison-mère de Viking. Si elle est approuvée par les autorités, la vente sera clôturée au second semestre 2019 et rapportera 300 millions de dollars (bruts) à l’avionneur.
Viking devient presque un acheteur privilégié de Bombardier puisqu’il lui a déjà repris en 2006 les licences de tous les autres appareils De Havilland Canada dont la production était arrêtée (DHC-1 à 7) – dont celle du programme Twin Otter (DHC-6) qu’il a relancé avec la série 400. En 2016, il a également repris les programmes de bombardiers d’eau (CL-215, CL-215T et CL-415).
Le programme Q400 peine depuis quelques années à se maintenir à flots. Il reste 66 appareils dans le carnet de commandes de Bombardier, qui avait été remplumé au dernier salon du Bourget, notamment par SpiceJet, Ethiopian Airlines et Philippine Airlines. Seuls neuf biturbopropulseurs ont été produits depuis le début de l’année.
D’autres décisions ont été prises allant dans la stratégie de rationalisation des activités de Bombardier. Ainsi, celle des formations techniques et au vol liées à l’aviation d’affaires seront cédées à CAE pour 800 millions de dollars.
A côté de cela, un nouveau programme de restructuration est lancé. Bombardier va réduire la taille de son équipe d’ingénierie aéronautique et la redéployer, principalement au sein de Bombardier Avions d’affaires. A l’échelle du groupe, 5 000 postes vont être supprimés au cours des douze à dix-huit prochains mois et plusieurs mesures de productivité vont être mises en place.
Bombardier affirme vouloir ainsi se concentrer sur l’aviation d’affaires, l’activité Aérostructures et le programme CRJ. Pour celui-ci, l’avionneur va porter toute son attention à la réduction des coûts, à l’accroissement des volumes (seuls 56 appareils figurent au carnet de commandes) et à l’efficacité du service après-vente. Mais pour combien de temps ? « Comme nous visons le retour à la rentabilité du programme CRJ, nous évaluons également les options stratégiques qui s’offrent pour ce programme », avertit l’avionneur.