L’industrie aéronautique et spatiale française va bien, très bien. Le secteur est en constante croissance, très largement porté par les besoins du transport aérien mondial. L’industrie française devra par exemple participer à la production des quelque 10 000 nouveaux Airbus livrables d’ici le début des années 2030.
Selon le GIFAS (Groupement des Industries Françaises Aéronautiques et Spatiales), 2016 a d’ailleurs été une nouvelle année de record avec un chiffre d’affaires franchissant pour la première fois la barre symbolique des 60 milliards d’euros. Cela représente une progression du chiffre d’affaires de la profession de près de 50% en seulement quatre ans !
78% de l’activité est aujourd’hui tournée vers le marché civil et 86% à l’exportation. L’aéronautique reste d’ailleurs le principal contributeur positif pour la balance commerciale française, avec un excédent de 18,6 milliards d’euros. Les prises de commandes restent aussi à un niveau particulièrement élevé (73,1 milliards d’euros en 2016), même si un rattrapage est à attendre au cours des prochaines années, avec la nette baisse des nouveaux contrats d’avions commerciaux. Le carnet de commandes culmine aux environs des cinq années de production toutes activités confondues.
Évidemment, des difficultés se font aussi sentir dans certaines branches, généralement impactées par des tendances concomitantes à l’international. Citons par exemple l’atonie du marché des gros hélicoptères civils, toujours liés à la crise du marché pétrolier et gazier, ce qui n’empêche cependant pas Airbus Helicopters de demeurer le leader mondial incontesté sur l’ensemble du civil, avec près de la moitié du marché. Le secteur de l’aviation d’affaires est aussi durablement touché, impactant par exemple fortement la gamme des jets Falcon de Dassault qui, fort heureusement, peut d’un autre côté se rabattre sur ses contrats du Rafale à l’export, dualité historique de l’avionneur oblige. Une partie de la chaîne d’approvisionnement doit ainsi faire face à de nouveaux défis, notamment certaines PME, après avoir travaillé à améliorer leur performance industrielle pour répondre aux montées des cadences.
Le Bourget, vitrine mondiale des industriels français
C’est évidemment dans ce contexte que sont attendues au Bourget de très nombreuses sociétés françaises de toutes tailles, le plus grand salon aéronautique mondial étant évidemment une formidable vitrine du savoir-faire hexagonal dans une industrie de plus en plus mondialisée.
Le salon du Bourget accueillera ainsi 666 PME reparties entre les Hall 2B et Hall 4 sous couverts des clusters, CCI ou syndicats professionnels. Citons par exemple Normandie AeroEspace, la Bretagne, le pôle Aerospace Valley pour les régions Occitanie/Pyrénées-Méditerranée et Nouvelle-Aquitaine, la région Île-de-France…
Près de 80 start-ups seront également présentes dans un nouvel espace baptisé « Paris Air Lab ». C’est d’ailleurs une des grandes nouveautés de cette 52ème édition du Bourget. Les organisateurs du salon et le GIFAS se sont associés à l’incubateur aéronautique Starburst Accelerator pour présenter leurs idées et leurs travaux d’une dans le Hall Concorde. 3000 m² seront ainsi dédiés à la recherche, à l’innovation et à la prospective, au côté d’une douzaine de groupements industriels, agences spatiales et centres de recherche. 22 espaces d’exposition seront ainsi consacrés aux start-ups et à l’innovation croisée.
Une industrie largement créatrice d’emplois
La filière aéronautique et spatiale française ne cesse de croître, ses effectifs atteignant 187 000 salariés l’année dernière, nouveau record. C’est 2 000 nouveaux emplois créés en un an pour 10 000 recrutements. En seulement quatre ans, les emplois directs ont même crû de 17 000 personnes pour pouvoir soutenir le fameux « ramp-up » de la filière. Pour cette année, le GIFAS anticipe encore 8000 recrutements avec un solde à nouveau positif en termes de créations nettes d’emplois.
La problématique de la formation et du recrutement sera évidemment bien présente durant ce salon du Bourget, avec la 3ème édition de l’avion des métiers, un lieu unique situé au coeur du statique où les industriels pourront présenter plus d’une quarantaine de métiers à des jeunes et à leurs parents.
Le Forum Emploi Formation s’y tiendra aussi, favorisant les rencontres avec 70 sociétés, établissements d’enseignement et associations du secteur aéronautique et spatial, de l’aérien et de la défense.