Alors que la présentation des bilans provoque parfois des sentiments mitigés, force est de constater que les feux ont plutôt été au vert pour CFM International en 2018. La coentreprise de GE Aviation et Safran Aircraft Engines a ainsi poursuivi l’impressionnante montée en cadence du LEAP – même s’il ne faut pas occulter quelques retards de livraison – et maintenu son niveau de commandes.
En 2017, an II de la transition entre le CFM56 et le LEAP, et premier véritable test, CFM International avait su maintenir un fort niveau de production pour le premier (1 444 moteurs livrés) tout en assurant l’industrialisation en série du second (459 moteurs). Pour l’an III, en 2018, le motoriste a fait un nouveau pas en avant, avec 1 044 CFM56 et 1 118 LEAP livrés.
Les cadences du nouveau moteur ont plus que doublé par rapport à l’année précédente. CFM International atteint ainsi son objectif de 1 100 LEAP livrés sur l’année. De même, il a réussi à maintenir le CFM56 au-dessus des 1 000 exemplaires. Le niveau de production total est donc en hausse de près de 14 % par rapport à 2017, avec 2 162 moteurs (installés, rechanges et militaires compris).
Encore des difficultés à résoudre
Tout est pas nominal pour autant. Si CFM International a réussi à atteindre son objectif final, il a connu des retards de production au cours de l’année sur le LEAP. Ceux-ci ont pu atteindre jusqu’à sept semaines en début d’année, et ont nécessité de longs mois pour être résorbés. Il faut y ajouter quelques soucis techniques – notamment un problème de qualité sur un disque de turbine pour le LEAP-1B. Des problèmes qui se sont répercutés sur les livraisons des avionneurs.
A ce sujet, Gaël Méheust, PDG de CFM International, a déclaré : « Nous avons dû relever certains défis sur le front de la production mais, in fine, nous avons été en mesure de tenir nos engagements en termes de livraison. Dans le cadre de la montée en cadence qui va se poursuivre au cours des deux prochaines années, nous allons certainement travailler en étroite collaboration avec Airbus et Boeing afin de limiter les perturbations. »
CFM International – et à travers lui GE Aviation et Safran Aircraft Engines – va donc poursuivre ses efforts. Le motoriste a réaffirmé son objectif d’arriver à produire 1 800 LEAP en 2019 et plus de 2 000 en 2020 – et ainsi répondre à la demande croissante d’Airbus comme Boeing pour leurs A320neo et 737 MAX. Ce chiffre pourrait même atteindre rapidement les 2 300 moteurs et certains acteurs de la chaîne de sous-traitance se dimensionnent pour être en mesure d’atteindre les 2 500 exemplaires dans les prochaines années si la demande leur en est faite.
Des ventes encore en hausse
Côté ventes, les très importantes commandes de ces dernières années pouvaient laisser croire à une certaine maturité du marché et donc un ralentissement progressif. Il n’en est rien. Porté par les 531 commandes nettes d’A320neo et les 699 ventes de 737 MAX, CFM International a maintenu sa performance commerciale en 2018. Le motoriste a vendu 3 211 LEAP, soit 341 exemplaires de plus qu’en 2017. Ce chiffre comprend néanmoins les ententes d’achat qui doivent encore être concrétisées par des commandes fermes.
Naturellement, les ventes de CFM56 ont reculé, passant de 474 exemplaires commandés en 2017 à 126 l’an dernier. Cela donne un total de 3 337 moteurs vendus en 2018, soit un niveau équivalent à celui de 2017 à quelques unités près.
CFM International a donc de quoi voir venir. Il possède une réserve de commandes (« backlog ») de plus de 15 600 LEAP, soit environ sept ans de production à cadence pleine et un chiffre d’affaires potentiel de l’ordre 225 milliards de dollars, selon les prix catalogue.