Ce sera donc bien le Falcon 6X. Au-delà du nom, les premières déductions que l’on avait pu faire au moment de l’arrêt du programme Falcon 5X s’avèrent plutôt justes. Le nouveau biréacteur d’affaires de Dassault Aviation se positionne dans le très haut de gamme, avec la volonté d’affronter directement des avions comme le G500 de Gulfstream. Le premier vol est prévu début 2021, pour une certification et une entrée en service en 2022. C’est Eric Trappier, P-DG de Dassault Aviation qui a présenté le nouvel appareil, le 28 février, sur l’aéroport du Bourget.
Le Falcon 6X affiche une longueur de 25,7 m pour une envergure de 25,9 m et une hauteur de 7,47 m. Il devient ainsi l’avion le plus long de la gamme Falcon devant le Falcon 8X. Il affiche aussi une masse maximale au décollage (MTOW) de 35 135 kg, supérieure à celle de son aîné. Mais plus que les dimensions extérieures, ce sont celles de la cabine qui importent.
Le nouvel avion offre une cabine mesure 12,30 m de long, qui se place entre celles des Falcon 7X et 8X. Il peut ainsi transporter jusqu’à 19 passagers, avec trois zones d’aménagement différentes, un espace de repos pour l’équipage et des toilettes.
La cabine s’avère surtout bien plus spacieuse que les Falcon déjà en service. Il reprend en effet le fuselage du Falcon 5X, soit une hauteur maximale de 1,98 m pour une largeur maximale de 2,58 m. Ces dimensions le placent à la hauteur des meilleurs standards mondiaux. Cela doit permettre à Dassault de franchir un cap par rapport à la section de fuselage des Falcon 2000/900/7X/8X (1,88 m x 2,34 m), qui souffrait de la comparaison avec Gulfstream ou Bombardier.
La cabine principale du futur Falcon 6X. Image © Dassault Aviation
Le nouveau Falcon va également emprunter la forme aérodynamique de la voilure développée pour le Falcon 5X. Eric Trappier a annoncé que celle-ci avait comblé les attentes durant les essais en vol du prototype. Le système de commandes de vol numériques (DFCS) sera aussi importé. Dassault semble ainsi avoir voulu capitaliser sur les avancées faites grâce au programme Falcon 5X pour bâtir le Falcon 6X. Pour autant, les deux appareils se distinguent par leurs performances.
Dassault mise sur le PW800
Comme annoncé par Eric Trappier en décembre 2017, le nouveau biréacteur affiche un rayon d’action allongé à 5 500 nm (10 200 km), avec huit passagers à bord et une vitesse de croisière de Mach 0,80. C’est 300 nm de plus que le Falcon 5X ou le G500 (qui était initialement prévu pour ne parcourir que 5 000 nm). En termes de vitesse pure, il affiche un Mach maximal opérationnel (Mmo) de Mach 0,90.
Le Falcon 6X disposera d’un rayon d’action de 5 500 nautiques en croisière économique. Exemple depuis Paris. Image © Dassault Aviation
Pour afficher ces performances, le Falcon 6X sera doté du moteur Pratt & Whitney Canada PW800. Au contraire du Silvercrest de Safran Aircraft Engines – qui devait motoriser le Falcon 5X -, « les plâtres ont déjà été essuyés », au moins en partie. Le moteur canadien équipe déjà les G500 et G600 de Gulfstream, qui doivent tous deux être certifiés cette année.
Le PW812D – version développée pour Dassault – sera un peu moins puissant que les PW814GA et PW815GA, qui équipent les avions de Gulfstream. Il délivrera une poussée maximale au décollage comprise entre 13 000 et 14 000 livres.
Le Falcon 6X sera doté d’une avionique EASy III, développée par Dassault à partir de la suite Primus Epic d’Honeywell. Celle-ci est déjà présente sur le Falcon 8X. Le cockpit reprendra le FalconEye, qui comprend un système de vision combinée (CVS) affichable sur un écran multifonctions (MFD) ou sur une visualisation tête haute (VTH).
Le Falcon 6X sera proposé pour un prix de 47 millions de dollars. Image © Dassault Aviation