Dassault Aviation a vécu une année extraordinaire mais qui l’a conforté dans la pertinence de son modèle dual. Le groupe a ainsi publié un chiffre d’affaires amputé d’un quart de sa valeur de 2019 en 2020, à 5,5 milliards d’euros, et un résultat net divisé par deux à 396 millions d’euros.
La baisse du chiffre d’affaires, attendue, est due à des livraisons moins soutenues, qu’il s’agisse des Rafale à l’export (treize livrés à l’Inde et au Qatar contre vingt-six en 2019) ou des Falcon (34 contre 40 en 2019). Quant au résultat net, il a été entraîné par un résultat opérationnel en chute de près de 66% en raison de la crise et ses conséquences (sous-activité, coût des mesures sanitaires, baisse d’activité des centres de maintenance Falcon) et du maintien des investissements en cours (notamment sur les programmes Falcon). Les dépenses en R&D ont ainsi légèrement augmenté, de 2%, en 2020.
Les prises de commandes de 2020, pour un montant de 3,46 milliards d’euros (-39%), ont été marquées par le contrat Ocean (sur la modernisation des Atlantique 2 de la marine nationale) et les acquisitions de quinze Falcon (dont sept pour la marine dans le cadre du programme d’avions de surveillance et d’intervention Albatros). Les contrats Rafale en Grèce (dix-huit appareils dont six neufs) et en France (douze pour remplacer ceux qui seront concédés par l’armée de l’air française pour répondre à l’urgence des besoins grecs) seront en effet comptabilisés en 2021.
Eric Trappier, le PDG de Dassault Aviation, s’attend à ce que 2021 soit de nouveau une année difficile mais conserve les priorités du groupe, parmi lesquelles le développement du Falcon 6X et du nouveau Falcon. Il espère également obtenir le lancement des phases 1B et 2 du programme NGF (New Generation Fighter), tandis qu’il va préparer l’obtention du contrat de productibilité pour la Tranche 5 du Rafale France.
Malgré la poursuite de la crise sanitaire, il mise sur une croissance du chiffre d’affaires, qui devrait être portée par la livraison de 25 Rafale et 25 Falcon.