Le programme Falcon continue de souffrir de la conjoncture économique et politique. Lors de la présentation de ses résultats semestriels le 21 juillet, Dassault a indiqué qu’il révisait à la baisse ses prévisions de livraisons d’avions d’affaires pour 2016 : elles passent de 60 à 50. En revanche, les activités Défense se portent bien, soutenues notamment par l’augmentation des livraisons de Rafale et la toute récente notification du chantier de rénovation des Mirage 2000D de l’armée française.
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Dassault a publié un chiffre d’affaires de 1,66 milliards d’euros sur le premier semestre, en très légère baisse de 0,8%. Cette baisse est principalement due au programme Falcon, qui a accusé un retrait de 0,7% de son chiffre d’affaires, alors que celui de la branche Défense est en hausse de 7%. Les livraisons de Rafale se sont en effet accélérées, passant de une à la France au premier semestre 2015 à quatre à la France et trois en Egypte cette année. Le résultat opérationnel est en chute de 13% à 125 millions d’euros à cause de la pression sur les prix des Falcon et l’évolution défavorable du taux de change euro/dollar. Mais le résultat net ajusté s’améliore de 33% à 185 millions d’euros.
La gamme Falcon en difficulté
Le ralentissement économique dans les pays émergents, l’incertitude en Europe, la menace terroriste… Autant de facteurs qui ont eu un impact sur les ventes de Falcon. Le programme a enregistré des commandes pour 22 appareils (contre 25 au premier semestre 2015) mais également des annulations pour onze Falcon 5X, conséquence du report des premières livraisons de 2017 à début 2020 à cause des difficultés de Safran dans le programme Silvercrest. Par ailleurs quinze appareils ont été livrés (contre dix-huit).
La faiblesse du marché et l’augmentation de la pression concurrentielle a pour conséquence une révision du calendrier de livraison des Falcon. Ainsi, seuls 50 appareils seront livrés en 2016, contre 55 en 2015 et une prévision initiale de 60 pour cette année.
Pour pallier le ralentissement sur le programme 5X, le budget de R&D autofinancée a également été réduit. Mais le Falcon reste un avion majeur pour Dassault, qui souligne qu’il continue de préparer le lancement d’une nouvelle version.
Les prises de commandes en Défense ont souffert de la comparaison avec le premier semestre 2015, période durant laquelle a été signé le contrat Rafale avec l’Egypte : leur valeur tombe de 3,7 milliards d’euros à 600 millions d’euros, un montant atteint principalement grâce au contrat avec la DGA sur les Mirage 2000D.
Les prévisions de livraisons de Rafale sont maintenues à six pour la France et trois pour l’Egypte. Par ailleurs, Dassault table sur un chiffre d’affaires annuel en baisse par rapport à 2015 (année de la modernisation des Mirage 2000 indiens).