Malgré ses velléités d’autonomie, l’aéronautique russe peine à mener ses programmes sans apport international. Russian Helicopters a ainsi mis à profit le salon de Dubaï, qui se tient du 17 au 21 novembre, pour annoncer des partenariats industriel et financier autour du VRT500. L’hélicoptère léger multimission, développé par son bureau d’études VR-Technologies, sera motorisé par Pratt & Whitney Canada et son développement sera financé en partie par le fonds émirati Tawazun.
Hélicoptère le plus léger – avec une masse maximale au décollage (MTOW) de 1 650 kg – et seul monoturbine de la gamme de Russian Helicopters, le VRT500 sera donc doté du PW207V de Pratt & Whitney Canada. La puissance du moteur n’a pas été communiquée, si ce n’est le fait que la famille PW200 du motoriste canadien couvre une plage allant jusqu’à 700 chevaux sur arbre (shp).
Russian Helicopters et Pratt & Whitney Canada précisent qu’un travail d’adaptation sera nécessaire avant de monter ce moteur sur le VRT500. Le certificat de type du PW207, conçu pour équiper des hélicoptères biturbines, devra être amendé pour valider son intégration sur un appareil monoturbine. La configuration du VRT500 avec deux rotors tripales coaxiaux et contrarotatifs pourrait aussi entraîner quelques modifications.
Le constructeur russe avait déjà fait le choix de Pratt & Whitney Canada avec du PW207K pour son hélicoptère biturbine Kazan Ansat, qui était le plus petit modèle de sa gamme jusqu’ici. L’autre possibilité aurait été l’Arrius de Safran Helicopter Engines, déjà présent sur son hélicoptère utilitaire Kamov Ka-226T.
Financement émirati
La seconde nouvelle annoncée au salon de Dubaï est la prise de participation de Tawazun dans VR-Technologies. Un accord pour définir les grandes lignes de la transaction a été signé entre Andrey Boginsky et Tareq Abdul Raheem Al Hosani, respectivement directeurs généraux de Russian Helicopters et de Tawazun, le 18 novembre. Elle doit être finalisée au premier trimestre 2020. Ce rapprochement n’est néanmoins pas une surprise, Andrey Boginskiy ayant annoncé l’imminence de cet accord en amont du salon. Les deux partenaires y ont d’ailleurs affiché leur nouvelle collaboration avec un stand commun.
Le montant de la participation de Tawazun n’a pas été communiqué, mais Andrey Boginskiy a tout de même déclaré : « En tant que partenaires égaux, nous prévoyons d’investir au moins 400 millions d’euros dans le développement de VR-Technologies, ce qui contribuera à rendre les produits de l’entreprise compétitifs et en demande dans le monde entier. » Cet investissement portera sur le VRT500, ainsi que sur le drone à voilure tournante VRT300. Le directeur général de Russian Helicopters a ajouté : « Nous avons pu parvenir à un accord complet avec Tawazun, sans lequel il serait impossible de réaliser des projets aussi importants et de si grande envergure. »
Un premier vol espéré en 2020
Ainsi équipé et financé, le VRT500 doit être à même de transporter une charge utile de 730 kg, de parcourir 860 km, ou d’atteindre la vitesse de 250 km/h. Plusieurs configurations de cabine seront développées pour ses futures missions : passagers (pouvant aller jusqu’à cinq personnes), transport VIP, fret, formation, services parapublics et évacuation sanitaire.
Il faudra néanmoins patienter encore un peu avant que le VRT500 puisse démontrer ses performances. Présenté pour la première fois en 2007, le programme tarde à se concrétiser. L’an dernier, Russian Helicopters annonçait encore le premier vol d’un prototype fin 2019. Lors du salon du Dubaï, Alexander Okhonko, directeur général de VR-Technologies, s’est résolu à déclarer que « la prochaine étape très importante est la fabrication d’un prototype expérimental du VRT500 au cours du 2e trimestre 2020 ». Le premier vol n’est donc pas à espérer avant la fin de l’année prochaine.