Voilà bientôt dix ans que Rolls-Royce n’avait pas présenté un nouveau moteur pour l’aviation d’affaires. C’est désormais chose faite avec le Pearl 15, qui équipera les nouveaux Global 5500 et 6500 de Bombardier. Ils ont fait l’objet d’un lancement commun à Ebace, le salon européen de l’aviation d’affaires qui se tient à Genève (Suisse) du 29 au 31 mai.
Tout comme le constructeur canadien, le motoriste britannique avait bien caché son jeu sur ce programme en développement depuis plusieurs années et qui vole déjà… Un premier exemplaire du Global 6500 était ainsi présent lors du salon. Il s’agit d’une version remotorisée du Global 6000, tandis que le Global 5500 est son pendant pour le Global 5000.
Pour s’intégrer à la cellule avion sans modification lourde, le Pearl 15 reprend la nacelle et les interfaces du BR710 qui équipe la première génération des Global. Dirk Geisinger, directeur du programme chez Rolls-Royce, affirme en revanche que le générateur de gaz est entièrement nouveau.
L’Advance2 entre en scène
Première adaptation industrielle de l’architecture du démonstrateur Advance2, il comprend une soufflante de 122 cm de diamètre, un compresseur haute pression (HP) de dix étages, dont six disques aubagés monoblocs en titane, une turbine HP de deux étages et une turbine basse pression (LP) de trois étages. Cette configuration reste tout de même assez proche de celle du BR710.
Le Pearl 15 affiche néanmoins un taux de compression amélioré de plus de 50 % pour atteindre 43:1. Le taux de dilution est aussi plus important, à 4,8:1. Il dispose par ailleurs d’une vitesse de rotation plus rapide et autorise des températures de combustion plus élevées. Cela a été permis par l’intégration de nouveaux matériaux, tels que des alliages de nickel et des revêtements céramiques spéciaux, et une nouvelle conception des systèmes de refroidissement primaire et secondaire. Un nouveau système de surveillance de l’état du moteur a aussi été installé.
Le Pearl 15 affiche ainsi des performances supérieures au BR710. Avec 15 125 livres (67,3 kN) de poussée, il est 2,5 % plus puissant que son aîné. Il présente surtout une consommation réduite de 7 % et permet aux Global 5500 et 6500 de gagner respectivement 500 et 600 NM d’autonomie.
Le Pearl 15 a fait ses premiers tours au sol dès 2015, avant de s’envoler pour la première fois sur un Global 6500 fin 2017. Certifié par l’EASA en février dernier, le programme cumule désormais 2 000 heures et 6 000 cycles de fonctionnement, dont une partie sur Global 6500. Trois moteurs ont ainsi déjà été livrés à Bombardier.
Les futurs couples formés par le Pearl 15 avec les Global 5500 et 6500 doivent entrer en service fin 2019.