Le bilan annuel d’Embraer fait état d’une baisse de 31% du chiffre d’affaires à 3,77 milliards de dollars. L’avionneur brésilien explique que le segment Aviation commerciale a contribué à hauteur de 80% à cette chute, en raison de la diminution des livraisons et celle de l’activité services, très dépendante des heures de vol effectuées par les appareils couverts. La perte atteint quant à elle 463,7 millions de dollars.
Signe des difficultés dans lesquelles se trouve le segment Aviation commerciale, sa proportion dans les revenus du groupe a perdu plus de dix points de pourcentage en un an, tombant de 40,9% à 29,6%. L’activité Défense s’est mieux portée, avec un chiffre d’affaires en baisse de « seulement » 13,5%.
Comme toutes les entreprises dans le monde, l’avionneur a mis en place des initiatives de réduction des coûts et a notamment considérablement ralenti ses investissements. Il a divisé par trois ses prévisions de Capex (51,2 milliards de dollars) et par deux ses dépenses en recherche et développement.
Pour rappel, Embraer a livré 44 avions commerciaux (-51%) et 86 avions d’affaires (-21%). Le carnet de commandes au 31 décembre a une valeur de 14,4 milliards de dollars (contre 16,8 milliards de dollars en 2019). Plus de la moitié de cette valeur est représentée par les avions commerciaux. Les commandes fermes concernent 132 E175, trois E190, sept E190-E2 et 139 E195-E2, pour un montant catalogue de 7,6 milliards de dollars (53% du backlog total). Côté Aviation d’affaires, le carnet a une valeur de 1,2 milliards de dollars (8% du carnet total) et celui des Services a une valeur de deux milliards de dollars (14% du carnet total).
Etant donné l’incertitude dans laquelle le secteur aéronautique reste plongé, Embraer s’est refusé à publier des prévisions pour 2021, qui sera encore une année difficile. En revanche, à plus long terme, l’avionneur a confiance en ses perspectives puisqu’il estime que le monde aura besoin de 4 420 avions régionaux (jusqu’à 150 places) et 1 080 biturbopropulseurs d’ici 2029.