A l’occasion d’une journée investisseurs le 16 janvier, Embraer a publié une révision de ses prévisions pour 2018 et présenté celles de 2019 et 2020. L’avionneur brésilien a constaté une reprise plus lente que prévu dans le secteur de l’aviation d’affaires et a ralenti ses livraisons pour se concentrer sur sa rentabilité et sur le lancement des Praetor, en conséquence de quoi il n’a remis que 91 avions d’affaires à leurs clients ; quand il avait initialement prévu d’en livrer entre 105 et 125. Cette révision des livraisons a eu un impact sur le chiffre d’affaires du segment, qui a atteint 1,1 milliard de dollars contre une prévision initiale d’ 1,35 à 1,5 milliard de dollars.
En parallèle, la sortie de piste du premier prototype du KC-390 survenue en mai et la suspension prolongée des essais a eu un effet négatif sur la branche défense. Ainsi, elle a vu son chiffre d’affaire réduit à 600 millions de dollars, au lieu des 800 à 900 millions de dollars attendus.
Au niveau du groupe, les recettes ont ainsi été de 5,1 milliards de dollars quand elles devaient initialement se situer entre 5,4 et 5,9 milliards de dollars.
2019, année de transition
En 2019, Embraer prévoit de livrer entre 85 et 95 avions commerciaux, comme en 2018, et entre 90 et 110 avions d’affaires. Par ailleurs, dix Super Tucano et deux KC-390 devraient sortir des lignes d’assemblage. Le chiffre d’affaires du groupe devrait ainsi repartir légèrement à la hausse pour atteindre 5,3 à 5,7 milliards de dollars. Ces prévisions tiennent compte des coûts et dépenses qui devraient être engendrées par la création des coentreprises avec Boeing dans les domaines de l’aviation commerciale et de la défense – qui seront respectivement détenues à 80% et à 49% par l’avionneur américain.
La transaction devant intervenir à la fin de l’année, le périmètre d’Embraer ne sera modifié qu’en 2020. Pour ses prévisions sur l’année, l’industriel brésilien prend en compte l’intégralité des activités (services inclus) des branches aviation d’affaires et défense mais exclut l’apport de ses 20% dans la coentreprise dans l’aviation commerciale. Il table sur un chiffre d’affaires situé entre 2,5 et 2,8 milliards de dollars et une marge EBIT de 2 à 5%.