Les marges d’Embraer continuent de s’éroder. Comme l’année dernière, l’avionneur brésilien a publié un bilan annuel mitigé le 3 mars, avec des résultats en baisse mais conformes aux objectifs prudents qu’il s’était fixé.
Malgré la hausse des livraisons, le chiffre d’affaires perd ainsi 5,7% à 5,9 milliards de dollars, dans la fourchette que l’avionneur avait dessinée (entre 5,8 et 6,3 milliards de dollars). Cette baisse vient principalement des difficultés de la division Défense et Sécurité, qui a subi l’impact de la restructuration des contrats gouvernementaux et la dévaluation du real brésilien. Elle a toutefois été partiellement compensée par une bonne performance des activités Aviation commerciale et Aviation d’affaires, qui ont livré davantage d’appareils plus gros.
A la fin, le résultat net se rétracte de 34% à 272 millions de dollars. Il a en effet également subi l’impact de la faillite de Republic Airways. Si la compagnie américaine ne s’est placée sous la protection du chapitre 11 qu’à la fin du mois de février, une provision de 100,9 millions de dollars (liée à la cinquantaine d’ERJ 145 à son service) a été reportée sur le bilan opérationnel du quatrième trimestre d’Embraer, qui a abouti à un impact de 66,6 millions de dollars sur le bénéfice net. Concernant Republic, elle exploite également 180 E-Jets et détient des commandes fermes pour 24 E175 livrables en 2016 et 2017 mais dont le sort reste à définir.
Le carnet de commandes s’est en revanche étoffé et atteint une valeur de 22,5 milliards de dollars, dont 15,8 milliards sont représentés par les 513 avions commerciaux en commande et 2 milliards par les jets d’affaires.
En ce qui concerne les objectifs pour 2016, Embraer s’attend à une légère amélioration. Le chiffre d’affaires devrait se situer entre 6 et 6,4 milliards de dollars. Si l’avionneur estime qu’il a une bonne visibilité qu’il a sur la production des E-Jets, elle l’est nettement moins sur les programmes d’avions d’affaires, qui subissent toujours la concurrence du marché de l’occasion. Embraer pense pouvoir livrer entre 105 et 110 appareils régionaux (101 en 2015) et entre 115 et 135 avions d’affaires (120 en 2015).
En Défense, la baisse des revenus devrait se poursuivre en raison des ajustements mis en place en 2015 et de la dévaluation du real par rapport au dollar, qui devrait se poursuivre.