Réorganisation, investissements, contrats… GKN Aerospace s’est lancé dans les grandes manoeuvres pour améliorer sa performance opérationnelle. Les premières retombées ne se sont pas fait attendre avec la publication, le 9 mars, de résultats 2019 en hausse par rapport à l’année précédente. Ces mesures, initiées suite au rachat du groupe GKN le fonds d’investissement Melrose en avril 2018, ont eu aussi un coût social non négligeable (voir encadré). Enfin l’équipementier britannique reste très exposé à la crise du Boeing 737 MAX.
GKN Aerospace a publié un chiffre d’affaires ajusté en hausse de7% par rapport à 2018, à 3,9 milliards de livres. Son résultat opérationnel ajusté atteint 409 millions de livres (+20%) pour une marge de 10,6% (+0,7 point). Hans Büthker, directeur général de la division, s’est ainsi félicité de cette bonne année : « GKN Aerospace a fait de grands progrès en 2019. Nous avons obtenu des résultats opérationnels et financiers meilleurs que prévu, en capitalisant sur un bon équilibre entre les programmes commerciaux et de défense, et sur des améliorations opérationnelles. »
L’équipementier britannique s’est notamment attelé à redresser les contrats déficitaires identifiés lors du rachat par Melrose, avec des investissements conséquents de la part du nouvel actionnaire pour améliorer la performance opérationnelle. Les effets se sont essentiellement fait ressentir à partir du second semestre 2019 avec une marge opérationnelle supérieure à 11%. Cela a été notamment le cas pour les activités d’aérostructures en Amérique du Nord. Elles sont ainsi devenues légèrement profitables alors qu’elles connaissaient une perte de 43 millions de livres il y a deux ans. D’importantes économies ont aussi été faites sur les achats.
Nouvelle organisation
Ces décisions ciblées s’accompagnent d’une restructuration d’ampleur, lancée en septembre 2019 sous le nom de « One Aerospace ». Et celle-ci avance bien selon Simon Peckham, directeur général du groupe GKN. Melrose souhaite ainsi conférer à GKN Aerospace, tout comme à GKN Automotive, une autonomie renforcée par rapport au groupe. Les deux divisions seront dotées d’une structure pleinement intégré qui doit les rendre plus agile et plus compétitive afin de mieux répondre aux attentes des clients. GKN Aerospace est réorganisé en trois secteurs, cellules d’avions civils, défense et moteurs, chapeautées par un directeur des opérations.
La division aéronautique a pu aussi mettre à son actif quelques contrats importants signés en 2019. C’est le cas avec Lockheed Martin et Pratt & Whitney pour étendre la participation de sa filiale GKN Fokker au programme F-35 et à son moteur F135. Elle a aussi embarqué sur les systèmes de câblage et d’interconnexion électriques (EWIS) du Pilatus PC-24 et du Boeing 777X via Fokker Elmo. Ou encore, elle a été choisie par Gulfstream pour les empennages et des panneaux de fuselage du G700.
La menace du 737 MAX
Sur cette base, GKN Aerospace s’estime confiant pour les années à venir avec la solidité du marché civil et la croissance actuelle du secteur militaire. Il espère ainsi continuer à améliorer sa rentabilité en 2020. L’équipementier britannique est malgré tout confronté à une sérieuse inconnue : le 737 MAX. Partie prenante du programme avec la fourniture des winglets, des vitres de hublots, des EWIS ainsi que de structures pour le moteur LEAP-1B de CFM International, il est exposé à hauteur de 400 000 livres par appareil. Il indique donc prendre des mesures pour atténuer le risque tout en concédant que « l’ampleur réelle de l’impact sur le marché reste floue ».